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Police-Justice

Affaire Le Roux : Agnelet rejugé 35 ans après les faits ?

En 2007, l'ex avocat niçois était condamné à 20 ans de réclusion.

En 2007, l'ex avocat niçois était condamné à 20 ans de réclusion. - -

En 2007, Jean-Maurice Agnelet était condamné à 20 ans de réclusion pour l’assassinat de sa maîtresse, survenu 30 ans plus tôt. Le corps n’a jamais été retrouvé et l’homme a toujours clamé son innocence. Ce lundi, il saura si la Commission de révision des condamnations pénales lui accorde un nouveau procès.

Va-t-on vers un nouveau procès de l'affaire Agnès Le Roux ? Condamné en 2007 à 20 ans de prison pour l'assassinat de sa maîtresse en 1977, Jean-Maurice Agnelet saura lundi si la Commission de révision des condamnations pénales lui accorde un nouveau procès.

L'homme, aujourd'hui âgé de 74 ans, a toujours clamé son innocence. Mais le rejet de son pourvoi en cassation en 2008 a rendu sa condamnation définitive. D'où ce dernier espoir.

Un témoin inattendu

Cet ex-avocat niçois se voyait déjà couler la fin de ses jours dans le centre de détention de Mauzac, en Dordogne. Jusqu’à la manifestation inattendue d’un allié improbable : Jean-Pierre Hernandez, dit "Gros Pierrot", un truand repenti qui, sur ses vieux jours, a décidé de déballer son passé.

Nous sommes en 2011 et, dans son livre de confessions, Hernandez affirme qu’un de ses amis du milieu, Jeannot Lucchesi, lui a avoué le meurtre d’Agnès Le Roux "dans le cadre d’un contrat". Mais Lucchesi est mort en 1987.

Ni témoin, ni preuve, ni corps

Ces éléments sont minces. Mais l’avocat d’Agnelet, Me François Saint-Pierre, juge que les éléments à charge le sont tout autant et demande la révision du procès. Dans cette affaire en effet, il n’y a "ni témoin des faits, ni preuve matérielle, ni scène de crime".

Le corps d’Agnès, disparue à 29 ans fin 1977, n’a en effet jamais été retrouvé. Cette héritière d’un casino niçois, le Palais de la Méditerranée, s’est volatilisée à bord de sa Range Rover le weekend de la Toussaint. Quelques temps plus tôt, elle avait ouvert avec Agnelet un compte en banque en Suisse où les amants avaient placé 3 millions de francs. Une somme obtenue après la revente des parts de l'héritière à un groupe de casino concurrent.

Pour l'accusation, le mobile de l’assassinat est donc crapuleux. La "personnalité intrigante" d’Agnelet, décrite par Libération à son premier procès, n’a pas joué en sa faveur. Mais aucun élément matériel n'est venu confirmer sa culpabilité.

Révisions très rares

Néanmoins, les révisions pénales demeurent très rares en France : huit seulement depuis la Seconde Guerre mondiale. Me Saint-Pierre envisage déjà d'autres recours. Il va solliciter une libération conditionnelle en raison de l'âge de son client, et a déjà saisi la Cour européenne des droits de l'Homme.