Affaire Bettencourt: plusieurs mis en examen demandent le dépaysement du dossier

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Plusieurs mis en examen dans l'affaire Bettencourt, dont Nicolas Sarkozy, ont déposé mardi une demande de dessaisissement des juges bordelais en charge du dossier et le dépaysement de l'affaire, a annoncé Me Patrice Spinosi, avocat chargé de cette demande devant la Cour de cassation.
Cette "requête en suspicion légitime" a été déposée vendredi et s'appuie notamment sur la révélation de liens de proximité entre le juge bordelais Jean-Michel Gentil et l'une des expertes dans ce dossier, selon Me Spinosi, qui demande également à la Cour de cassation de "suspendre le cours de l'instruction".
"Rien ne justifie" l'inspection
"Rien ne justifie" l'inspection réclamée par la défense, avait indiqué la Chancellerie plus tôt, mardi. Les avocats de sept mis en examen de l'affaire Bettencourt avaient demandé lundi à la ministre de saisir l'Inspection des services judiciaires après la révélation jeudi par Le Parisien de liens d'amitié entre le juge d'instruction Jean-Michel Gentil et Sophie Gromb, un des médecins ayant pratiqué l'expertise médicale de Liliane Bettencourt.
Non-lieu ou renvoi
"Il existe des voies de droit que peuvent utiliser ces avocats", a-t-on expliqué à la Chancellerie, confirmant avoir reçu la lettre des avocats. Concrètement, les avocats peuvent former une requête en récusation (qui vise le juge lui-même) ou une requête en suspicion légitime (qui concerne la juridiction).
"Le premier président de la cour d'appel de Bordeaux peut aussi recueillir les explications des juges d'instruction s'il considère qu'il y aurait pu avoir un manquement possible aux obligations déontologiques", a-t-on ajouté de même source.
Outre la lettre à la ministre, les avocats ont également indiqué leur intention de demander, en raison de ces faits nouveaux, un deuxième report d'une audience devant la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Bordeaux, prévue jeudi et destinée à examiner les éventuelles nullités du dossier.
Le parquet de Bordeaux doit rendre, d'ici au 28 juin, ses réquisitions, de non-lieu ou de renvoi devant le tribunal, des douze mis en examen. Les juges d'instruction auront ensuite un mois, soit en principe jusqu'à fin juillet, pour dire qui en définitive sera jugé ou non.
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