"Un climat politique très inquiétant": Yelle annule sa tournée américaine

Yelle et Grand Marnier à Plerin, en 2020 - FRANCOIS LEPAGE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Une décision "immensément difficile". La chanteuse et son DJ Grand Marnier, ont annoncé le 16 juillet sur leurs réseaux sociaux qu'ils annulaient leur tournée nord-américaine célébrant leurs 20 ans pour de "multiples raisons".
Déjà, parce que le climat politique aux États-Unis, en ce qui concerne "l'immigration" et la "liberté d'expression" notamment, est aujourd'hui "très inquiétant". "Nous voyageons désormais en famille avec notre jeune enfant, donc, plus que jamais, nous devons nous sentir en sécurité".
Aussi, cette mini-tournée est "un lourd fardeau financier". Le duo électro-pop avait initialement prévu de poser ses valises dans plusieurs grandes villes nord-américaines en octobre prochain: à Washington D.C., New York, Los Angeles, Chicago, San Francisco et Montréal. Les concerts programmés en Europe sont eux maintenus.
Pas un cas isolé
Les Bretons ne sont pas les premiers artistes à choisir, par la contrainte ou non, de renoncer à leurs étapes dans le pays de Donald Trump. C'est notamment le cas d'András Schiff, grand pianiste et chef d’orchestre hongrois, qui a annulé tous ses concerts aux États-Unis à la suite des "récents changements politiques sans précédent", ou du musicien canadien Matthew Good qui a choisi de ne pas participer au "musellement des opinions", comme le précise le site américain PitchFork.
Le groupe punk UK Subs ou la chanteuse canadienne Bells Larsen, qui n'a pas pu demander un visa en raison des nouvelles mesures visant les personnes transgenres imposées par l'administration de Donald Trump, ont également dû faire une croix sur leurs dates outre-Atlantique. Tout comme les chanteuses FKA Twigs et Anitta, qui ont annulé leur venue à Coachella en avril dernier en raison de problèmes de visa.
L'administration trumpiste a aussi purement et simplement refusé certaines demandes, comme celles des groupes mexicains Grupo Firme et Los Alegres del Barranco, ou celle du duo punk Bob Vylan, accusé d'avoir proféré des propos antisionistes.
Le chanteur et guitariste canado-américain Neil Young avait quant à lui exprimé ses craintes en avril au sujet d’un éventuel retour aux États-Unis pour sa tournée estivale. "Si vous dites du mal de Trump ou de son administration, vous risquez d’être interdit d’entrer aux États-Unis. Si vous êtes Canadien. Si vous avez la double nationalité comme moi, qui sait?", avait-il écrit sur son site web.