Le secret des tubes: "Anne, ma sœur Anne", de Louis Chedid

Milieu des années 80. François Mitterrand rétablit la proportionnelle aux législatives. Le nombre de députés Front National explose. Une actualité qui inspire Louis Chédid. Une image lui vient alors en tête: celle du journal d’Anne Frank.
"Préado, je suis tombé sur ce livre, ce n’était tellement pas réel tellement c’était atroce de lire ce truc, explique Louis Chedid. Quand j’ai commencé à faire cette chanson, c’est venu comme ça. Ce qu’on appelle l’inspiration, ça te vient comme ça, tu ne sais pas du tout comment mais tout d’un coup, tu as… 'Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir', j’ai pensé à ça, et 'Anne ma sœur Anne', ça m'a évoqué Anne Frank."
"Si tu rates la chanson, ça sert le camp adverse"
En pointant du doigt un parti politique, Louis Chédid sait qu’il s’attaque à un gros morceau. Et qu’on ne lui fera pas de cadeau. La création du titre a donc été un travail de longue haleine.
"Il y a des chansons difficiles à faire, il ne faut pas les rater. C’est-à-dire que si tu la rates, ca sert le camp adverse. J’ai mis beaucoup de temps à la faire, trouver la musique qui allait avec. Les mots. J’ai mis deux ans à la faire cette chanson là."
Faire un titre engagé. C’est aussi prendre le risque de devenir clivant quand on est un artiste. Les maisons de disques de l’époque sont donc très frileuses avec cette chanson.
Une chanson qui a traversé les époques
"Evidemment, il y avait des maisons de disques qui disaient 'non non, on ne va pas sortir ça'. J’ai même quitté une maison de disques à cause de ça, pour aller dans une autre qui était prête à sortir la chanson. Bien lui en a pris, d’ailleurs, puisque en plus de ça, cerise sur la gateau, c’est une chanson qui a traversé les époques et tout ca."
Traversé les époques, sans prendre vraiment une ride dixit Louis Chedid lui-même:
"Je dirais, elle est peut-être même plus d’actualité qu'au moment où je l’ai écrite. Donc c’est pour ça que je continue de la chanter, sinon, j’aurais arrêté !"
Un titre devenu ce qu’on appelle un "Gold", un incontournable de chaque spectacle de Louis Chedid.