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J. K. Rowling s'en prend à une réforme écossaise visant à faciliter les parcours de transition

L'auteure de Harry Potter, J.K. Rowling, le 11 décembre 2019 à New York

L'auteure de Harry Potter, J.K. Rowling, le 11 décembre 2019 à New York - Dia Dipasupil © 2019 AFP

L'autrice de Harry Potter fait de nouveau polémique en s'opposant à une loi relative aux droits de la communauté LGBT.

J. K. Rowling est vent debout contre une réforme écossaise qui prévoit une simplification du changement d'état civil pour les personnes transgenres. L'autrice de la saga Harry Potter, qui a déjà fait part d'opinions controversées sur la communauté transgenre, a condamné cette initiative dans une série de tweets.

"La loi que Nicola Sturgeon (Première ministre écossaise, ndlr) essaie de faire passer en Écosse fera du mal aux femmes les plus vulnérables de la société: celles qui cherchent de l'aide après des violences ou des viols commis par des hommes, ainsi que les femmes incarcérées", estime J.K. Rowling sur Twitter. "Des statistiques montrent que les femmes emprisonnées sont déjà bien plus susceptibles d'avoir été victimes d'abus par le passé."

Elle ajoute: "Plusieurs groupes de femmes ont présenté au gouvernement de Nicola Sturgeon des preuves sourcées de probables retombées négatives qu'aura cette législation pour les femmes et les filles, en particulier les plus vulnérables. Tout a été ignoré."

Inquiétudes

Selon la loi britannique actuelle, les personnes qui demandent un changement de genre doivent être majeures, avoir fait l'objet d'un diagnostic de dysphorie de genre, et prouver qu'elles vivent sous leur nouvelle identité depuis au moins deux ans

Le Gender Recognition Reform Bill - qui n'a pas encore été adopté - baisserait l'âge minimum à 16 ans, abrogerait l'obligation de présenter un diagnostic médical, et limiterait le temps d'attente à six mois, précise la BBC. Comme le précise Variety, les personnes demandeuses d'un changement civil de genre pourraient entamer leurs démarches dès trois mois de vie sous leur nouvelle identité, et recevraient leur certificat de reconnaissance de genre trois mois plus tard. Elles devraient jurer qu'elles prévoient de vivre sous cette identité pour toujours, et toute fausse déclaration pourrait leur valoir jusqu'à deux ans de prison.

Des voix se sont élevées pour faire part de leur inquiétude concernant ce projet, craignant que le droit des femmes de se réunir dans des endroits qui leur sont réservés - comme les toilettes ou les refuges - en pâtisse. Une opinion que partage J. K. Rowling.

"L'une des minorités les plus stigmatisées de notre société"

Sur Twitter, de nombreuses personnes l'accusent de colporter des fausses informations non sourcées. Nicola Sturgeon a répondu à l'antenne de BBC Radio 4, expliquant son "désaccord fondamental" avec J. K. Rowling:

"Cela concerne un processus, un processus qui existe déjà, par lequel les gens pourront obtenir un changement légal de genre, et l'objectif est de rendre ce processus moins traumatisant et inhumain pour les personnes trangenres, qui constituent l'une des minorités les plus stigmatisées de notre société."

Depuis 2020, J. K. Rowling s'est attirée à plusieurs reprises les foudres d'internautes pour ses prises de position qualifiées de transphobes. Le casting de Harry Potter s'est quasi-unanimement désolidaridé de ses propos.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV