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"Un enfant très gentil": l'émotion à Viry-Châtillon après la mort d'un adolescent de 15 ans

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Un collégien de 15 ans est mort après une violente agression à Viry-Châtillon où la nouvelle a plongé la commune dans une profonde sidération.

"On ne comprend pas ce qu’il s’est passé." En quelques heures, Viry-Châtillon a basculé dans l’horreur. Un collégien de 15 ans est mort, vendredi 5 avril, un peu moins de 24 heures après sa terrible agression.

Jeudi, aux alentours de 16 heures, l’adolescent rentre chez lui à pied après un cours de musique au collège des Sablons de Viry-Châtillon. Le collégien est seul, à une centaine de mètres de son établissement scolaire. En chemin, il croise la route de plusieurs personnes cagoulées qui attaquent alors violemment l’adolescent.

"On a entendu les cris des enfants"

"Il a été agressé entre deux cages d’escalier par trois ou quatre personnes qui l’ont roué de coups, qui l’ont massacré", raconte Jean-Marie Vilain, maire de Viry-Châtillon. La rencontre lui sera fatale. Transporté en urgence absolue à l’hôpital Necker de Paris, et opéré en urgence, l’adolescent est mort vendredi en début d’après-midi.

La mort du collégien a été annoncée dans l'après-midi au personnel et à l’ensemble des élèves de l’établissement scolaire où une cellule psychologique avait été ouverte. "On a entendu les cris des enfants quand ils ont appris que leur camarade était mort", rapporte, ému, Alexandre Touzet, vice-président du département de l’Essonne chargé de la sécurité, auprès de BFM Paris Île-de-France.

"C’est un moment qui restera dans notre tête et dans notre cœur pendant très longtemps, poursuit-il après avoir marqué un silence. C’est aussi de ce visage de la jeunesse dont il faut parler, de ces jeunes qui aimaient profondément leur camarade."

À Viry-Châtillon, les larmes remplacent les mots, insuffisants pour exprimer sa peine ou sa colère. "C’est dur de parler d’un gamin", souffle Jean-Marie Vilain la gorge nouée. "Il avait tout pour avoir une vie agréable, une belle vie, une amoureuse. Pour pouvoir vivre, faire du sport."

"J'imagine sa maman dans quel état elle doit être"

En pleurs, le maire adresse ses pensées à la mère de l’adolescent. "Les enseignants sont par terre, ses copains et puis nous aussi. Sauf que nous, on souffre comme ça, mais j’imagine sa maman, a rapporté Jean-Marie Vilain. Dans quel état elle doit être."

En tuant le collégien, ses agresseurs présumés ont déchiré le cœur d’une mère. D’une sœur aussi, scolarisée en classe de sixième dans le même établissement que son grand frère. Dans le quartier où l’adolescent a été tué, c’est la sidération. L’incompréhension aussi. "Et dans un second temps de la colère", rapporte Sandra, une habitante du quartier où le drame s’est déroulé.

"On ne comprend pas les raisons de ce qu’il s’est passé et de toute façon rien ne peut justifier un tel acte, poursuit-elle. C’est juste désolant. Pour moi, c’est un échec de la société à tous les niveaux ce qu’il s’est passé."

Cinq personnes interpellées

Le mobile de l’agression mortelle n’était pas encore connu en fin d’après-midi, les agresseurs du collégien ayant pris la fuite. La situation pourrait évoluer puisque cinq personnes, une jeune fille de 15 ans, trois adolescents de 17 ans et un majeur de 20 ans, ont été interpellées lors de deux vagues d’arrestation dans la journée. Une enquête a été ouverte pour assassinat et violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire, a annoncé le parquet d’Évry.

Sandra, elle, garde en tête le souvenir de l’adolescent tué. "Un enfant très gentil, très poli, très bien éduqué, affirme-t-elle. Sa mère est très bien intégrée, elle a une situation professionnelle et a tout fait pour bien élever ses enfants." Cette maman "a toujours fait en sorte de ne pas être mêlée à n’importe quel problème que ce soit".

Charlotte Lesage