Théo Luhaka et ses frères condamnés pour escroquerie aux contrats aidés

Les trois frères ont été condamné par le tribunal de Bobigny. - LOIC VENANCE / AFP
Le tribunal de Bobigny a condamné ce jeudi pour escroquerie trois frères, dont Théo Luhaka, blessé lors d'une violente arrestation en 2017 en Seine-Saint-Denis, pour avoir détournés des subventions de contrats aidés fictifs.
Les trois frères, qui n'étaient pas présents lors de la lecture du jugement, ont été déclaré coupables avec deux complices pour l'utilisation, entre 2014 et 2018, de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche "d'emplois d'avenir". Il s'agissait d'un dispositif phare du quinquennat de François Hollande pour l'insertion des jeunes défavorisés.
"Cela représente beaucoup d'argent, presque un million d'euros", a précisé le tribunal. "Un million d'euros qui aurait dû se retrouver dans la poche de jeunes en difficulté, à titre de salaire."
Les trois frères impliqués
Personnage central du dossier, Mickaël Luhaka, 38 ans, grand frère de Théo et qui se présentait comme entrepreneur. Il était poursuivi pour avoir mis sur pied des structures juridiques afin de toucher les subventions de faux emplois aidés.
Dans la réalité, les salariés n'existaient pas ou ne travaillaient qu'à temps partiel. L'argent public servait largement à des dépenses étrangères à l'activité, ou était transféré sur les comptes personnels de l'entourage de Mickaël Luhaka. Le chéquier associatif lui servait notamment à payer de nombreuses dépenses personnelles, comme des vacances en Espagne, sa voiture, ou encore son loyer.
Celui-ci a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, ainsi qu'une interdiction de gérer pendant dix ans.
Théo Luhaka, qui était moins impliqué que son frère aîné dans l'affaire, a écopé de douze mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction de gérer. Le jeune homme de 27 ans avait reçu sur son compte en banque des dizaines de milliers d'euros provenant des associations subventionnées. Au procès mi-février, il avait entretenu le flou sur son rôle exact, arguant du manque de "souvenirs".
La troisième frère a quant à lui été condamné à deux ans et demi de prison, dont un an avec sursis.
Théo Luhaka doit de nouveau se présenter au tribunal, cette fois-ci sur le banc des victimes, d'ici quelques mois. Le procès des trois policiers qui l'avaient interpelé violemment à Aulnay-sous-Bois en 2017 doit se tenir début 2023.