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"Phénomène de Lazare": déclaré mort après un malaise cardiaque, le coeur d'un éboueur redémarre

Un véhicule du Samu. (Photo d'illustration)

Un véhicule du Samu. (Photo d'illustration) - AFP

Après un malaise cardiaque survenu en plein pendant sa tournée, un éboueur a été déclaré mort par le Samu de Seine-Saint-Denis. Son coeur a pourtant recommencé à battre dans la foulée. Un syndrome connu des médecins sous le nom de "phénomène de Lazare".

Le cas est extrêmement rare, encore mal expliqué mais il est connu des annales de la médecine. Le 29 mars dernier, le coeur d'un éboueur de 66 ans l'a lâché alors qu'il accomplissait sa tournée à Neuilly-sur-Marne en Seine-Saint-Denis. Malgré un massage cardiaque et l'intervention du Samu 93, celui-ci a été déclaré mort.

"Nos collègues habilités ont prodigué un massage cardiaque puis le Samu est intervenu. Ils l’ont choqué et ils ont déclaré le décès dans la foulée", a confié au quotidien francilien une représentante de la société employant le patient.

Celui-ci est alors revêtu d'un sac mortuaire, on procède à la levée du corps... quand on observe un mouvement. Revenus sur les lieux, les soignants du Samu 93 constatent cette fois que le coeur a repris sa course, bien que la victime demeure plongée dans un coma profond dont le sexagénaire n'est pas sorti depuis.

Le "phénomène de Lazare"

Une forme de retour à la vie - connue des soignants mais encore mystérieuse - qu'on appelle le "phénomène de Lazare", a signalé ici Le Parisien qui a rapporté l'histoire mercredi. Dans les Évangiles, Lazare est le prénom de ce personnage que Jésus ressuscite après avoir expliqué qu'il était seulement "endormi". Une référence biblique qui a donné son nom à ce curieux phénomène médical.

Un syndrome identifié une soixantaine de fois selon Le Parisien, citant des études scientifiques écrites à son sujet. Celui-ci consiste en un redémarrage du coeur d'un individu après qu'on a constaté que l'ensemble de ses constantes vitales s'étaient pourtant interrompues.

Pas d'explication mais une hypothèse

Interrogé à ce propos par le journal de la capitale, Frédéric Adnet, chef des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny a avancé une piste pour tâcher d'éclairer un phénomène qui, pour être connu du monde médical, n'en reste pas moins inexpliqué.

"On pense que c’est un problème de relaxation thoracique. Jusque-là le cœur est coincé entre les deux poumons et on ne sait pas trop comment il redémarre", a-t-il glissé.

Le praticien émet l'hypothèse que c'est la dilatation du coeur au moment où la pression, accumulée pendant l'effort de réanimation, baisse qui permet ce nouvel élan cardiaque. Mais le pronostic vital du patient demeure "défavorable à court-terme", a déploré Frédéric Adnet auprès du Parisien.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV