Paris: un cycliste accuse un haut cadre de la préfecture de police de violences, une enquête ouverte

(Photo d'illustration) - AFP
Un haut responsable de la préfecture de police de Paris, accusé d'avoir agressé mi-mars un cycliste alors qu'il circulait sur une moto banalisée, est visé depuis lundi par une enquête de l'IGPN, a indiqué jeudi le parquet de Paris à BFM Paris Île-de-France, confirmant une information de Mediapart.
Le policier mis en cause est l'adjoint au directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la PP, Alexis Marsan, a de son côté confirmé une source proche du dossier.
Dix jours d'ITT
Les faits remontent au 16 mars. Alors qu'il circule sur un quai de la Seine dans une voie réservée aux bus et aux vélos, le cycliste raconte qu'un motard, sans signe distinctif, se porte à sa hauteur.
"Je lui ai dit 'c'est une voie pour les bus et les vélos, pas pour les motos'", rapporte le cycliste dans une plainte déposée le jour-même au commissariat des 5e et 6e arrondissements, et consultée par l'AFP.
"Je suis de la police, tu t'arrêtes!", lui aurait rétorqué le motard, avant de le pousser avec son bras alors qu'ils roulent côte à côte.
Le cycliste, cadre dans la fonction publique, bute alors contre le trottoir et chute lourdement. Ses multiples dermabrasions et hématomes lui valent dix jours d'ITT. En se relevant, il mémorise la plaque d'immatriculation de la moto et apprend, lors de son dépôt de plainte, qu'elle appartient bien à un policier de la préfecture de police.
Sa plainte, "pour des faits qu'il qualifie de violences par personne dépositaire de l'autorité publique", est d'abord transmise au Service du traitement judiciaire des accidents (STJA), selon le parquet de Paris.
Enquête entre les mains de l'IGPN
Le cycliste, reconvoqué le 27 avril au STJA pour être auditionné, réitère son récit et dépose une nouvelle plainte.
Dès le lendemain, Alexis Marsan dépose plainte à son tour "pour des faits qu'il qualifie de non-assistance à personne en danger et refus d'obtempérer", indique le parquet, sans donner de précisions.
Sollicitée par BFM Paris Île-de-France et l'AFP, la préfecture de police assure que "M. Marsan a rédigé un rapport le jour-même des faits et l'a transmis à sa hiérarchie le jour-même".
Depuis lundi, l'enquête sur les faits dénoncés par le cycliste est entre les mains de l'IGPN, après un signalement effectué par ce dernier sur la plateforme de la "police des polices". La plainte de d'Alexis Marsan est, elle, toujours "à l'analyse", indique le parquet.