Paris: l'IGPN saisie après l'interpellation de Souleyman A., au coeur de la polémique sur la Brav-M

Souleyman A., qui avait dénoncé l'attitude raciste et violente de membres de la Brav-M en mars, a été interpellé vendredi soir dernier lors d'une manifestation parisienne organisée après la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
Au lendemain de sa libération et du classement sans suite de la procédure le visant, son avocat Me Arié Alimi a annoncé sur BFMTV saisir l'IGPN.
Pour rappel, vendredi soir, Souleyman A. a été interpellé rue du Chevalier-de-Saint-George, dans le 8e arrondissement de Paris, au niveau de la place de la Concorde. Il se trouvait à proximité de deux autres individus qui s'apprêtaient à incendier une poubelle lorsqu'il a été interpellé, notamment parce qu'il détenait un briquet. Les trois hommes ont été placés en garde à vue.
Deux versions contradictoires
Depuis, deux versions contradictoires s'affrontent. La police affirme que Souleyman A. se trouvait en compagnie des deux hommes et qu'il faisait le guet, ce qui ferait de lui un complice.
Souleyman A. assure, de son côté, que des policiers en civil les auraient incités à commettre ces dégradations. Au moment où ils seraient passés à l'acte, les policiers auraient sorti leur téléphone, les auraient filmés et procédé à leur arrestation.
En saisissant l'IGPN pour obtenir les vidéos de la scène qui s'est déroulée vendredi soir, l'avocat espère faire la lumière sur les faits. "Nous allons à nouveau saisir l'IGPN pour avoir les vidéos des fonctionnaires de police à la sortie du métro, annonce-t-il. Déjà, on va voir s'ils ont des brassards ou pas, leur cheminement et comment ils sollicitent les manifestants pour aller brûler des poubelles."
"On a déjà des éléments qui montrent qu'ils se sont, d'un point de vue juridique, peut être rendus complices de ces feux de poubelles, déclare Me Arié Alimi. On a une question, celle de savoir si c'est une pratique qui est habituelle de voir des policiers participer ou provoquer des incendies de poubelles."
La procédure contre Souleyman A. a été classée sans suite, l'infraction n'étant pas suffisamment caractérisée, a appris BFMTV auprès du Parquet de Paris ce dimanche.