Paris: l'arrêté interdisant la consommation de protoxyde d'azote aux mineurs prolongé

Une capsule vide de protoxyde d'azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant, jetée dans la rue - BFMTV
"Proto", "gaz hilarant": on connaît le protoxyde d'azote sous différents noms. Et on en entend de plus en plus parler. Selon les autorités, une "recrudescence inquiétante" des usages détournés de ce produit, initialement dédié à la cuisine, a été constatée. À Paris, la préfecture de police rapporte que le "nombre de cas évalués par le réseau d’addictovigilance (a été) multiplié par dix depuis 2019".
Pour endiguer cette tendance, les services de l'État ont publié en mai dernier un arrêté réglementant la détention et la consommation protoxyde d'azote sur la voie publique à Paris. Le texte devait initialement rester en vigueur jusqu'au 31 juillet, soit ce lundi.
Satisfaite des résultats obtenus, la préfecture de police de la capitale a décidé de le reconduire jusqu'au 31 octobre. Dans un communiqué, elle affirme en effet avoir observé "une nette diminution de la consommation de protoxyde d'azote notamment par les touristes sur les Champs-Élysées, démontrant la pertinence du dispositif mis en œuvre".
Des mesures en vigueur dans plusieurs arrondissements
Conséquence de cette prolongation, l'interdiction de détenir ou consommer du "gaz" hilarant sur la voie publique s'applique toujours aux mineurs dans de nombreuses zones des 7e, 8e, 9e, 10e, 11e, 14e, 15e, 16e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements, notamment dans les secteurs des Champs-Elysées, du Champ-de-Mars, de la place de la Bastille, de la Nation et de la République.
Elle est également de mise dans les établissements scolaires, les lieux culturels, les stades, ou encore aux abords des quais et canaux parisiens.
Tout individu participant à la vente de protoxyde d'azote à des mineurs s'expose à une amende de 3750 euros. La même sanction s'applique aux débits de boisson et de tabac, que la vente concerne des personnes de moins ou de plus de 18 ans. L'amende grimpe à 15.000 euros en cas d'incitation de mineur à consommer du "proto" afin d'obtenir des "effets psychoactifs".
Un risque pour la santé
Avec le "gaz hilarant", les mineurs "recherchent l’effet rapide, fugace, euphorisant et les distorsions sensorielles ressenties avec ce produit", contextualise la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).
Mais ils s'exposent à des risques immédiats: asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes, etc.
Selon la Mildeca, les consommations répétées et ou à forte dose peuvent générer de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques.
En 2021, une automobiliste avait percuté et blessé quatre personnes sur l'avenue des Champs-Élysées. Peu avant, elle s'était filmée en train de faire usage de ballons remplis de protoxyde d’azote à l’arrêt à un feu rouge.