"En juin, un trajet a duré 19 heures": pourquoi la ligne Paris-Clermont est surnommée la "ligne maudite"

"C'est incessant sur cette ligne." Dans la nuit du vendredi 19 janvier au samedi 20 janvier, près de 700 passagers de l'Intercités qui relie Paris à Clermont-Ferrand sont restés bloqués plusieurs heures aux environs de Nogent-sur-Vernisson, avec des coupures de courant empêchant le chauffage de fonctionner.
Partis à 18h57, ils sont arrivés à 6h20, soit un retard d'un peu plus de 7h. Sauf que ce n'est pas la première fois que ce type d'incident intervient sur cette ligne surnommée "la ligne maudite". Selon Stéphanie Picard, porte-parole du collectif Les Usagers du Train Clermont-Paris, "on a connu bien pire".
"En juin un trajet a duré 19 heures. Les passagers avaient passé la nuit dans des rames TGV à la gare de Bercy", raconte-t-elle sur BFMTV.
L'Auvergnate estime que le retard "n'est pas si exceptionnel", mais souligne que c'est la première fois que des couvertures de survie sont données aux usagers et que la Croix-Rouge intervient.
"Un aller-retour par jour supprimé"
Pour expliquer ce retard, la SNCF avance un problème de locomotive. Stéphanie Picard déplore le peu d'investissements sur cette ligne "pendant des décennies". Avant de préciser: "On roule aujourd'hui sur des rames mises en service entre 1975 et 1982. Elles ont été réhabilitées depuis, mais le matériel de base reste celui-là. Les locomotives sont également âgées. On les disait à bout de souffle, mais là elles sont en fin de vie."
"Depuis plusieurs mois, il y a au moins un aller-retour par jour de supprimé car il n'y a plus suffisamment de locomotive en état de fonctionnement pour tirer les trains", ajoute-t-elle.
En attendant, la compagnie ferroviaire a présenté ses excuses et précise que les passagers seront dédommagés à hauteur de 200% du prix de leur billet.