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Paris Île-de-France

"À deux coups de pied près, j'étais mort": violemment agressé dans le métro parisien, il témoigne

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Après sa violente agression, des femmes lui ont confié les techniques qu'elles avaient mises en place pour éviter toute nouvelle agression.

Judikael Hirel, journaliste, a été agressé dans le métro parisien en 2017, après s'être interposé face à l'agression d'une jeune femme. Roué de coups de pied, il a subi 14 fractures au visage.

"En arrivant à l'hôpital, on m'a dit qu'à un ou deux coups de pied près, j'étais mort", a-t-il expliqué sur le plateau de BFM Paris Île-de-France. "S'il n'y avait pas votre peau, votre visage tomberait" lui avait également confié un interne. Son agresseur n'a jamais été retrouvé. Il publie Concorde rouge. Dans la peau d’une victime d’agression (Le Cherche midi).

"C'est quelque chose qui pourrait arriver à n'importe qui"

"C'est quelque chose qui pourrait arriver à n'importe qui et n'importe quel jour en région parisienne", lance le journaliste. "J'ai besoin de raconter ce qu'il s'est passé, car en tant que victime, j'étais en colère".

"Etre victime, c'est quelque chose qu'on n'a pas choisi, mais qui fait partie de nous. C'est un peu comme rentrer dans une vie parallèle."

"J'ai attendu 45 ans pour me rendre compte que tout autour de moi, la majorité des femmes dans les transports en commun avaient peur de se faire agresser au quotidien", explique Judikael qui admet qu'il n'avait pas conscience, jusqu'à son agression, du coût supplémentaire de la charge mentale des femmes.

Après son agression, une prise de conscience

Après son agression, des dizaines de femmes, amies, consoeurs, connaissances et même inconnues, lui ont confié ce qu'elles avaient subi. Elles ont raconté au journaliste les techniques qu'elles ont mises en place: enlever les chaussures à talons pour ne pas faire de bruit, prendre la voiture ou le vélo, regarder par terre...

"Toute cette peur intégrée par les femmes, je n'en avais pas conscience. Ce qui m'a donné envie d'écrire ce livre, c'est que ça m'a mis en colère contre moi-même de ne pas mettre rendu compte de ce que vivaient les femmes au quotidien".

Il y a quelques jours, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé que les violences dans les transports en commun et les vols avec violence avaient baissé de 20% depuis un an à Paris et sa proche banlieue. Il a précisé que 200 nouveaux policiers seraient affectés à la police des transports.

C.Bl