420 vaccins à disposition pour 2000 vaccinations espérées: le maire de Neuilly dénonce une situation "incompréhensible"

Jean-Christophe Fromatin peine à comprendre pourquoi si peu de doses seront fournies à sa commune, qui avait dès jeudi enregistré 1800 rendez-vous pour les deux prochaines semaines. Une partie d'entre eux devront ainsi être reportés.

Plus de 12.000 appels reçus jeudi, 1800 rendez-vous fixés au cours des 15 prochains jours et 420 vaccins à disposition chaque semaine. Une asymétrie "totalement incroyable" déplorée par le maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Jean-Christophe Fromantin (DVD). L'élu a fait part ce vendredi sur BFM Paris d'un "désenchantement très fort".

Pour ouvrir son centre de vaccination, le maire explique avoir suivi une note du ministère de la Santé, qui recommandait de pouvoir gérer jusqu'à 2000 vaccinations par semaine. Loin donc des 420 doses qui seront reçues chaque semaine. Une situation "incompréhensible", pour le maire.

"Quand on annonce un dispositif permettant de vacciner les plus de 75 ans sur tout le territoire national, j'ose espérer qu'on a les approvisionnements, a-t-il relevé. Aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'adresser à cette population les doses nécessaires. On s'interroge sur la dynamique de gestion des approvisionnements qui nous paraît aujourd'hui totalement inerte par rapport à nos besoins."

Le maire réclame "des explications"

"Je ne comprends pas cette absence de programme, poursuit-il. Ce n'est même pas un problème logistique. Si l'État a 1 ou 1,5 million de doses aujourd'hui, pourquoi il ne construit pas un rythme d'ouverture de centres à la maille des doses qu'il peut nous fournir?" Et Jean-Christophe Fromantin d'embrayer: "On a une réunion cet après-midi avec le préfet. On va essayer d'avoir des explications".

La volonté de se faire vacciner est pourtant jugée "très forte" par le maire, dans cette commune qui compte autour de 7000 personnes de plus de 75 ans, en témoigne le nombre conséquent d'appels reçus en l'espace d'une journée.

Conséquence d'un acheminement des vaccins bien moindre qu'espéré, "on va être obligés de rappeler un certain nombre de personnes qui avaient pris rendez-vous sur la première et la deuxième semaine pour leur recaler des rendez-vous dans les semaines à venir, concède Anthony Berget, directeur du pôle citoyenneté de la ville de Neuilly-sur-Seine. C'est aussi une déception pour ces personnes-là. On rencontre un certain nombre de personnes qui sont dans une détresse assez avancée, qui sont chez elles depuis très longtemps et qui ont absolument envie de se faire vacciner".

Une hausse de la demande attendue

Jean-Christophe Fromantin fait déjà écho d'une "colère" des Neuilléens, face à qui la Ville se retrouve "en porte-à-faux". "On ouvre les vannes, les gens arrivent...", regrette-t-il. Pour l'élu, toute la difficulté est désormais de "reconstruire un programme de vaccination, ne sachant pas si la semaine d'après, on aura un quantum de doses acceptable".

Dans le même temps, la demande de vaccination devrait grimper encore un peu plus dès ce vendredi, estime le maire, au regard des annonces du Premier ministre jeudi. Jean Castex a ouvert la vaccination aux personnes présentant certaines pathologies critiques à compter de lundi.

À raison de 420 vaccinations par semaine, il devrait falloir un peu plus de quatre mois pour prendre en charge ne serait-ce que les plus de 75 ans à Neuilly-sur-Seine.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions