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"Ça fait sale": avec la grève des éboueurs, les poubelles s'entassent dans les rues du Havre

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Les éboueurs de la métropole du Havre sont en grève depuis une semaine pour protester contre la réforme des retraites et dénoncer leurs conditions de travail pénibles.

Depuis le début du mouvement de grève des éboueurs la semaine dernière, les rues du Havre sont jonchées de déchets. Plus aucun camion du service de collecte ne sort du centre technique communautaire, et les poubelles s'entassent sur les trottoirs et le bord des routes.

Une situation difficile pour les riverains, dérangés par les amas de déchets et les odeurs que ces derniers engendrent et qui "montent même jusqu'au troisième étage, chez moi", déclare une habitante au micro de BFMTV.

D'autres craignent que les déchets accumulés représentent un risque sanitaire. "J'ai peur des rats", confie une habitante.

"On ne peut pas circuler"

Outre les désagréments pour les riverains, les poubelles qui s'accumulent incommodent également les commerçants du Havre.

"Les clients voient les poubelles. Ils ne peuvent pas manger, ils ne peuvent pas être tranquilles", déplore Hamza Beladgham, restaurateur, qui doit faire face à un tas de conteneurs et de poubelles devant son établissement.

David Martiny, facteur de 47 ans, se voit quant à lui contraint de délivrer le courrier à pied, puisque les poubelles accumulées l'empêchent de se frayer un chemin avec son vélo. "On ne peut pas circuler, vous voyez les poubelles qu'il y a partout."

Si les résidents comprennent les revendications des éboueurs de la métropole du Havre, certains estiment tout de même que leur méthode aurait pu être différente. "On aurait pu ramasser les poubelles, puis les déposer devant l'Assemblée nationale", estime Mohamed, retraité résidant au Havre.

Des conditions de travail "pénibles"

De leur côté, les agents de la collecte des ordures ménagères du Havre ne comptent pas abandonner leur mouvement. En plus de leur opposition à la réforme des retraites, ils veulent mettre en avant les conditions physiques difficiles de leur travail.

"Premièrement, le poids des conteneurs, le poids des bacs, qu’il faut tirer, remettre en place à chaque fois", explique Vincent Routel, représentant FA-FPT, ripeur à la collecte des ordures ménagères du Havre. "Le fait de marcher beaucoup, courir beaucoup des fois aussi, monter sur les marchepieds, redescendre. C’est très pénible."

Ce week-end, la communauté urbaine du Havre Seine Métropole a fait appel à un prestataire extérieur pour collecter les déchets sur des axes dits difficile. Un recours décrié par les syndicats, qui ont échangé avec la direction vendredi dernier.

"On nous a appris qu'il n'y avait pas d'argent pour une augmentation. Et le lendemain, on envoyait une entreprise extérieure, privée, faire la collecte dans le centre-ville du Havre", dénonce Vincent Routel.

La grève des éboueurs devrait se poursuivre encore quelques jours au Havre, puisque le mouvement a été reconduit jusqu'à jeudi.

Sven Geslin, Manon Modicom avec Laurène Rocheteau