"Il n'y a personne": les terrasses du Vieux-Port de Marseille désertées après les émeutes

Les terrasses sont presque vides. Sur le Vieux-Port de Marseille et dans les commerces alentour, les clients des restaurants et des bars manquent à l'appel après les épisodes de violences urbaines qui ont marqué la cité phocéenne la semaine dernière.
Sur le cours Honoré-d'Estienne-d'Orves, à quelques mètres des bateaux amarrés, les terrasses sont désertes et les commerçants observent la scène, groggy.
"Il n'y a personne. On est à moins de 60% de fréquentation", déplore René Zaffran, propriétaire de la brasserie Le Cours, au micro de BFM Marseille Provence.
Des emplois saisonniers annulés
Alors que le début du mois de juillet marque la période des grandes vacances estivales, les touristes sont censés être au rendez-vous à Marseille et notamment sur son port si célèbre.
"Normalement, ça fait partie des plus grosses semaine de l'année. C'est le premier week-end des grandes vacances, il devrait y avoir du passage, mais il n'y a même pas de passage", ajoute le commerçant d'un ton grave.
Afin de gérer l'afflux de clients, le restaurateur avait prévu d'embaucher des saisonniers. Mais avec le manque de clientèle, il a dû se résigner. "Je devais faire des essais sur des 'runneurs' (NDLR. des serveurs) que je devais embaucher pour la saison, je les ai annulés", précise René Zaffran.
Sur le Vieux-Port et ses alentours, d'autres restaurateurs ont confié à BFM Marseille Provence avoir subi une baisse de la fréquentation allant de 50 à 60%.
Le tourisme et la culture également impactés
À Marseille, les émeutes survenues à la suite de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par le tir d'un policier, ont aussi impacté le tourisme et les activités culturelles. À l'hôtel Edmond Rostand, dans le 6e arrondissement, le gérant confiait à BFM Marseille avoir perdu près de 3000 euros en raison des annulations.
"On a peur que ça ait un impact négatif pour les séjours futurs notamment, et donc sur les grands événements touristiques qui vont bientôt arriver à Marseille. On a le concert de Mylène Farmer la semaine prochaine et on se demande si on ne va pas être impacté un peu comme l'a été Paris ce week-end", explique Jérôme Mercier.
Dans la cité phocéenne, certains événements ont été annulés ou reportés après les émeutes, comme la Marche des fiertés prévue samedi 1er juillet dernier.
L'association Fierté Marseille a appris le "désengagement" de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour assurer la sécurité de la marche. En raison des violences urbaines, les effectifs de police doivent "assurer d'autres missions", rapportent les organisateurs.