À Marseille, les violences urbaines inquiètent les professionnels du tourisme

Un nouveau coup dur pour les professionnels du tourisme. Depuis le début des violences urbaines survenues après la mort de Nahel en début de semaine, de nombreux événements ont été annulés ou reportées dans la cité phocéenne comme la marche des fiertés ou la première soirée du festival Acontraluz.
À ces annulations s'ajoute la décision de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône d'arrêter dès 18 heures les transports en commun dans la toute la ville.
"Une pente un peu descendante"
Dans cet hôtel du 6e arrondissement, les conséquences de cette nouvelle crise sont déjà visibles: 20% des réservations ont été annulées, ce qui représente en cinq jours de violences, une perte de 3000 euros du chiffre d'affaires.
"On a peur que ça ait un impact négatif pour les séjours futurs notamment et donc sur les grands événements touristiques qui vont bientôt arriver sur Marseille. On a le concert de Mylène Farmer la semaine prochaine et on se demande si on ne va pas être impacté un peu comme l'a été Paris ce week-end", explique Jérôme Mercier, gérant de l’hôtel Edmond Rostand dans le 6e arrondissement de Marseille.
Dans la capitale, les concerts de la chanteuse prévus vendredi et samedi au Stade de France ont tout simplement été annulés.
Pour Jérôme Mercier, cette série de violences est un véritable coup d'arrêt, alors que la saison touristique "était bien partie" dans la cité phocéenne.
Entre le beau temps et les nombreux événements à venir (Coupe du monde de rugby, venue du Pape), "la saison s'annonçait favorable, mais on est sur une pente un peu descendante maintenant", estime-t-il au micro de BFM Marseille Provence.
Les touristes adaptent leur séjour
Mais le patron n'est pas le seul à être inquiet. Dans son hôtel, le réceptionniste, par exemple, n'est pas venu travailler ce dimanche par crainte des émeutes dans le centre-ville de la cité phocéenne et par l'absence des transports en commun après 18 heures.
Une inquiétude qui n'a pas encore gagné les touristes. Ces derniers ont toutefois dû modifier certaines petites choses dans leur séjour en privilégiant les taxis ou en évitant les balades nocturnes sur le Vieux-Port.
"Le soir, au lieu de sortir au restaurant, on est restées manger sur place à l'hôtel", explique Nathalie, mère de deux adolescentes sur BFM Marseille Provence.
La situation ne devrait pas aller en s'améliorant dans les prochains jours pour les professionnels du tourisme, puisque ces violences trouvent un écho important à l'étranger. Le gouvernement britannique a conseillé à ses ressortissants d'éviter de se rendre dans les zones d'émeutes en France.
Les professionnels du tourisme ne sont pas les seuls dans cette situation. De nombreux magasins ont été vandalisés et pillés à Marseille ces derniers jours. Pour les aider, le maire Benoît Payan a demandé à l’Etat de prolonger la période des soldes pour soutenir les commerçants.