Métropole de Lyon: une pétition lancée par l'opposition pour l'organisation d'un référendum sur la ZFE

Pour le moment, les diesel les plus récents peuvent au mieux apposer une vignette Crit'Air 2 sur leur pare-brise. - AFP
C'est une nouvelle attaque de l'opposition contre la majorité écologiste à la Métropole de Lyon. Les cinq groupes d'opposition à la Métropole se sont unis cette semaine pour lancer une pétition demandant un référendum sur l'extension de la zone à faibles émissions (ZFE) à de nouveaux véhicules.
L'organisation d'un référendum local avait déjà été proposée au conseil de la Métropole il y a huit jours. La proposition avait été rejetée à une voix près. 67 élus avaient voté pour et 68 élus s'étaient exprimés contre, tandis que 14 d'entre eux n'avaient pas participé au vote. Interrogé sur BFM Lyon à ce sujet, le président du groupe d'opposition Synergies Marc Grivel, affirme que ce vote démontre la fragilité de la majorité écologiste sur cette question.
"Aujourd'hui, la majorité qui gouverne cette métropole a normalement au moins 83 voix si ce n'est plus (...) Cela montre bien qu'il y a des difficultés et des tensions y compris dans l'exécutif actuel", soutient Marc Grivel.
La zone à faibles émissions est un périmètre qui interdit la circulation des véhicules les plus polluants, définis par les vignettes Crit'Air, afin d'améliorer la qualité de l'air. Une première ZFE instaurée en janvier 2020 et étendue en janvier 2021 est pour l'heure limitée aux véhicules de transport de marchandises.
Le nouveau projet de la Métropole prévoit notamment l’interdiction en 2022, des véhicules particuliers classés Crit’Air 5 ou non classés dans l'actuelle ZFE. Pour la suite et jusqu'en 2026, il est prévu une interdiction progressive des véhicules Crit'Air 4, 3 et 2. La Métropole souhaite également l'élargissement géographique de la zone d'interdiction, aujourd'hui limitée à Lyon, Villeurbanne, Bron, Vénissieux et Caluire-et-Cuire.
Les auteurs de la pétition souhaitent eux que la question de l'extension de la ZFE soit débattue lors d'une “concertation approfondie avec les habitants".
"Ce que nous demandons, c'est que chaque habitant de cette métropole soit concerné et puisse s'exprimer", explique le président du groupe Synergies.
L'opposition s’inquiète en effet de l'impact de ce projet sur certains ménages alors que l'objectif est d'atteindre la sortie du diesel d'ici 2026. Les usagers devront de fait, acheter un véhicule moins polluant à un prix aujourd'hui "prohibitif" pour les plus modestes selon l'opposition. D'autant plus que selon Marc Grivel, tout le monde ne pourra pas être aidé dans l'achat d'un nouveau véhicule.
"Si nous ne voulons pas que cette Zone à Faibles Émissions devienne une Zone à Forte Exclusion sociale et économique pour les plus modestes et les classes moyennes, il est essentiel que tous puissent participer à la concertation", assurent les auteurs de la pétition.
Une grande concertation lancée par la Métropole
De son côté, la Métropole a lancé "une grande concertation" ouverte depuis le 3 septembre jusqu'au 5 février. Elle doit ainsi définir les modalités d'extension de la ZFE ainsi que les mesures qui vont accompagner ce projet. Les citoyens ont ainsi la possibilité de participer en faisant notamment des propositions ou encore en répondant à des questionnaires en ligne. Marc Grivel craint lui que cette concertation ne soit qu'une façade.
"Le calendrier est déjà connu, il a déjà été donné: avril 2022 et 1er janvier 2026. Sur les modalités, les vignettes sont déjà arrêtées, il ne reste que les mesures d'accompagnement", déplore le conseiller de la Métropole.
Les élus d'opposition critiquent aussi la manière de diriger de la part de la majorité écologiste sur le dossier de la ZFE.
"On a une gouvernance qui nous met devant des faits accomplis en permanence avec des décisions qui tombent de manière brutale. La concertation en fait c'est de la communication", tance Marc Grivel.
Ces critiques formulées par l'opposition métropolitaine ne sont pas nouvelles. En effet, depuis plusieurs semaines, des élus de la Métropole notamment des maires, dénoncent une politique "ultra verticale" sans lien avec les territoires de la part de la majorité dirigée par l'écologiste Bruno Bernard. 44 maires avaient notamment signé début septembre, une tribune pour dénoncer le fonctionnement de l'entité métropolitaine.