La suppression des ZFE à Lyon, entre colère des élus écologistes et soulagement des administrés

À Lyon, l'annonce du retour en arrière sur les ZFE divise autant que les zones à faibles émissions. Alors que les élus écologistes fustigent le vote des députés, les Lyonnais semblent plutôt soulagés.

Clap de fin pour les ZFE. Les députés ont voté ce mercredi 28 mai en faveur de la suppression des zones à faibles émissions, une victoire pour l'extrême droite ou encore La France insoumise, mais un recul significatif pour les élus écologistes.

À Lyon, la municipalité de Grégory Doucet (EELV) avait fait de la ZFE un emblème de sa politique. Depuis le 1er janvier 2025, les véhicules Crit'Air 3, 4 et 5 étaient interdits dans l'agglomération de Lyon, soit 17% des véhicules recensés dans le Grand Lyon.

Fervent défenseur des zones à faibles émissions, le président de la métropole Bruno Bernard, s'inquiète déjà des conséquences de leur suppression. "C'est un choix irresponsable, populiste, contre la santé des habitants."

"La pollution de l'air tue 40.000 personnes par an en France. Sur notre agglomération, c'est 15 mois perdu d'espérance de vie", martèle-t-il au micro de BFMTV.

Pourtant, depuis son instauration, la ZFE divise. De nombreux administrés n'y voyaient qu'une contrainte quotidienne ou une obligation d'investissement sur un véhicule qu'il n'avait pas les moyens d'acquérir.

"Impossible à respecter"

Dans le centre de Lyon d'abord, plusieurs commerçants décriaient la mesure et la corrélaient avec une baisse de la fréquentation de leurs boutiques. Avec la suppression annoncée des ZFE, ils sont nombreux à ne pas cacher leur soulagement. "C'est une bonne nouvelle pour tout le monde", assure Alexandra Le Creff, porte-parole des défenseurs de Lyon et du Grand Lyon.

"Pour les commerçants, pour les salariés, pour les clients qui ne pouvaient plus venir parce qu'ils n'avaient plus le droit de rentrer dans Lyon."

Les automobilistes eux aussi, saluent cette décision. "C'est une très bonne nouvelle pour tous les Français qui travaillent, qui se lèvent tous les matins", confie un conducteur régulier à BFMTV. "Tout le monde ne peut pas s'acheter une voiture électrique", souligne un Lyonnais. Un autre estime que la mesure a été mise en vigueur trop vite. "C'est impossible à respecter."

Pour que la suppression des ZFE votée par les députés soit effective, les parlementaires doivent encore étudier les autres amendements du projet de loi "simplification" et voter une nouvelle fois en faveur de ce dernier.

Romain Ethuin et Arthur Baudin, avec Juliette Moreau Alvarez