ZFE supprimées à l'Assemblée: le président de la métropole de Lyon dénonce "un vote irresponsable et populiste"

La colère de Bruno Bernard. Interrogé au lendemain de la suppression des zones à faibles émissions par l'Assemblée nationale, le président de la métropole de Lyon n'a pas caché son amertume sur BFMTV ce jeudi 29 mai.
"C'est un mauvais choix de l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un vote irresponsable et populiste contre la santé de nos habitants", lance l'élu écologiste sur notre antenne.
Plus de 46.000 véhicules bannis en 2025
Il faut dire que Lyon a été l'une des premières à mettre en place progressivement ces zones, excluant les véhicules les plus polluants des routes.
Après les Crit'Air 5 en 2022 et les Crit'Air 4 l'année d'après, depuis le 1er janvier dernier les quelque 46.800 véhicules Crit'Air 3 sont bannis de la métropole de Lyon.
D'autant que l'abandon de cette mesure aura un coût. Supprimer les ZFE pourrait coûter à la France plus de 3 milliards d'euros d'aides européennes, selon une note de la Direction générale du Trésor. Une somme qui comprend un remboursement des subventions déjà obtenues et la perte des financements à venir.
Alors que les détracteurs de ces ZFE dénoncent notamment une mesure faisant la part belle à l'exclusion sociale des plus pauvres, n'ayant pas les moyens de changer de véhicule pour un moins polluant ou électrique, Bruno Bernard répond que la "pollution touche les plus précaires qui habitent près des périphériques".
L'écologiste préconise "de développer les alternatives à la voiture avec les transports en commun dans les quartiers populaires".
La suppression des ZFE n'est pas encore définitive. Le vote de l'article devra être confirmé par celui sur le projet de loi dans son intégralité, encore visé par plus de 600 amendements.
Certains députés estiment par ailleurs que l'abrogation des ZFE pourrait être censurée en bout de course par le Conseil constitutionnel comme cavalier législatif (une mesure trop éloignée du texte initial).