Lyon: la présence de l'abbé Pierre sur la Fresque des Lyonnais pose question

Après les accusations portées contre l'abbé Pierre, ses représentations sont remises en cause. Sa présence sur la Fresque des Lyonnais depuis 1995, devrait être prochainement débattue par la ville de Lyon.

En Normandie, en Ile-de-France... Les hommages rendus à l'abbé Pierre depuis plusieurs décennies sont remis en cause. L'homme d'église, visé par des accusations d'agressions sexuelles depuis le mois de juillet, figure entre autres sur la Fresque des Lyonnais depuis 1995.

Aujourd'hui, sa présence interroge. La Ville de Lyon indique en effet que la fresque appartient au propriétaire de l'immeuble sur laquelle elle se trouve.

"Concernant la Fresque des Lyonnais, seule la copropriété peut décider d'intervenir sur le mur peint, qu'il s'agisse de son entretien, de sa modification ou de son retrait", indique la mairie à BFM Lyon.

La Ville précise que le sujet devrait être prochainement débattu en conseil. "On n'exclut rien", précise-t-elle.

Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement de Lyon, dans lequel se trouve la fresque, s'est dite "choquée" des révélations faites contre l'homme d'église, ce lundi 9 septembre, sur X.

"J'invite à un échange autour de la représentation de la fresque des Lyonnais avec Cité Création et la FAP", a-t-elle écrit sur le réseau social.

La fin de l'héritage de l'abbé Pierre ?

Sur ce mur du 1er arrondissement de Lyon, Henri Grouès de son vrai nom, apparaît aux côtés de plusieurs personnalités émerites de la ville, comme Paul Bocuse.

Dans l'agglomération, d'autres lieux qui célèbrent son héritage, posent aussi question.

A Irigny, au sud de Lyon, commune dans laquelle l'abbé Pierre a passé son enfance, la place située face à l'église porte le nom du fondateur d'Emmaüs. Une statue, ainsi qu'une fresque, inaugurée en 2009, lui rendent également hommage. La maire d'Irigny, Blandine Freyer, "veut consulter les habitants de manière informelle avant de prendre des décisions".

Du côté des scouts d'Irigny, qui portent le nom de l'abbé Pierre, aucune décision ne sera prise avant 2025. "Nous allons faire ça démocratiquement, en concertant l'ensemble du groupe", précisent-ils.

En juillet dernier, la Fondation abbé Pierre avait partagé plusieurs témoignages de femmes dénonçant les agissements de l'homme d'église. De nouveaux témoignages ont été révélés le 6 septembre. Au total, 24 femmes accusent l'une des personnalités préférées des Français de violences sexuelles.

Marianne Rey avec Mélanie Hennebique