Lyon: l'association Hugo! plaide pour la création d'un délit de harcèlement scolaire

Existera-t-il bientôt un délit de harcèlement scolaire? C'est en tout cas ce que souhaite l'association lyonnaise Hugo! qui lutte contre contre le harcèlement à l'école. Pour parler de ce combat, elle organise ce vendredi un débat sur cette question, en présence notamment de l'ancienne ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem.
"Il n'y a pas aujourd'hui de définition du harcèlement à l'école dans le code pénal", a regretté Hugo Martinez, président de l'association et lui-même ancienne victime, invité de BFM Lyon ce vendredi.
Un outil de "sensibilisation"
"Ce qui existe c'est une circonstance aggravante du harcèlement moral (...) qui relève d'une relation d'un individu à un indiviu. Or le harcèlement à l'école, c'est une relation de groupe, avec un ou deux leaders, face à une victime", décrypte-t-il.
Pour Hugo Martinez, la création de ce délit ne servirait pas "à punir pour punir", mais doit être un outil de prévention et d'accompagnement. "Dire à un enfant que le harcèlement scolaire est répréhensible par la loi, c'est un outil de sensibilisation", assure le président de l'association.
Par ailleurs, en cas de condamnation, "l'objectif n'est pas d'avoir des sanctions financières ou de prison pour les parents, mais d'avoir une obligation de soins par exemple pour l'enfant", poursuit-il, insistant: ce délit "est surtout la reconnaissance du statut de victime pour l'enfant harcelé".
Près de 700.000 élèves concernés
Selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, qui s'appuie sur une enquête de 2015, près de 700.000 élèves -de l'école au lycée- seraient victimes de harcèlement scolaire. Et en 2019, 2176 signalements aux référents académiques ont été recensés.
"Tout changement brusque de comportement chez l'enfant doit alerter", prévient Hugo Martinez, qui rappelle que de nombreux élèves s'interdisent de parler "par peur des représailles, par honte d'eux-même ou par envie de protéger leurs parents".