Lyon: des deux-roues présents en nombre sur le cours Charlemagne, Pierre Oliver demande la fin de la piétonnisation

C'est une situation qui se répète chaque jour à Lyon. Depuis des semaines, des riverains se plaignent des deux-roues motorisés qui leur gâchent la vie dans la zone piétonnisée du Cours Charlemagne dans le 2e arrondissement.
Des actes d'incivilité constants avec pour conséquence, une grande insécurité. Les habitants sont excédés par cette situation.
"Parfois, ils roulent un peu de façon inconsciente, notamment sur les trottinettes où parfois, ils sont à deux alors que c'est totalement interdit", explique Stéphane, 62 ans.
"Ces scooters accélèrent pour attirer votre attention et dès que vous regardez, ils passent en vitesse grand V", déclare Natacha, 54 ans.
"Retrouver un petit peu de sérénité"
Face à ce problème, la mairie du 2e arrondissement réclame la fin de la piétonnisation qui engendre également, selon Pierre Oliver, maire (LR) du 2e arrondissement de Lyon, une baisse de fréquentation pour les commerçants.
L'édile dresse un constat sur son compte X (anciennement Twitter):"après trois ans de fermeture du cours Charlemagne, le résultat est sans appel: 18 commerces fermés à Confluence", écrit-il.
"On réouvre le Cours Charlemagne à la circulation, on fait passer plus de police municipale et derrière, on va retrouver un petit peu de sérénité sur ce cours qui en manque", Pierre Oliver.
Des contrôles de la police municipale
La mairie du 2e dit vouloir trouver une solution avec la mairie de Lyon et la métropole. De son côté, la ville indique avoir réalisé "diverses actions via la police municipale sur le cours Charlemagne". Elle assure que ces actions ont été "renouvelées à intervalle régulier" et ont "déjà porté leurs effets, bien qu’il soit difficile de contrôler les mésusages des scooters dans l’espace public".
La ville estime que la cohabitation entre tous ces usagers est possible. "En effet, l'aménagement urbain peut prendre en compte cette problématique, mais ce n'est pas LA solution: là où une poussette ou un fauteuil passent, un scooter circule également. L’aménagement définitif du cours Charlemagne prendra ce sujet en compte, avec cette limite évoquée, et donc la police municipale continuera d’y effectuer des actions de contrôle", ajoute la ville.
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, ne se dit pas favorable à une réouverture aux voitures et aux scooters et dénonce une "curieuse façon de protéger les piétons". "La présence de ces scooters est effectivement problématique et dangereuse", poursuit-il.
Fabien Bagnon, vice-président de la métropole, en charge de la voirie et des mobilités actives, se dit conscient du "manque de respect de l'aire piétonne par les deux-roues motorisés". Il précise avoir demandé à la police municipale d'effectuer des contrôles et de sanctionner.
"Plutôt que de polémiquer via communiqué de presse, nous invitons le maire du 2e arrondissement à travailler sérieusement avec les autorités compétentes dans l’intérêt des habitants et des usagers de l’espace public", appelle Fabien Bagnon.
Par ailleurs, la métropole de Lyon souligne que le bilan de la piétonnisation du cours Charlemagne est "positif".
"85% des usagers sont favorables à la piétonnisation définitive. Autour du secteur, le trafic automobile a largement baissé, jusqu’à -80% sur certaines portions. En parallèle, le tramway a connu une véritable hausse de fréquentation (jusqu’à +36% selon les stations) et le chiffre d’affaires des commerces du secteur Confluence Charlemagne continue d’augmenter", explique Fabien Bagnon.