Emmanuel Macron à Lyon: l'appel à la mobilisation "inacceptable" pour Gérard Larcher

Gérard Larcher lors de sa réélection au Sénat, le 1er octobre à Paris. - THOMAS COEX © 2019 AFP
"Il y a un temps pour tout." Le président du Sénat, Gérard Larcher, a dénoncé ce dimanche les appels à manifester lors de la visite d'Emmanuel Macron, prévue ce lundi à Lyon. L'union départementale CGT du Rhône et de la métropole de Lyon avait notamment appelé à un rassemblement ce lundi, près du site où doit se rendre le président, dans le quartier de Montluc, où le résistant Jean Moulin avait été emprisonné.
Invité du "Grand Jury" de RTL, Gérard Larcher a évoqué une mobilisation "inacceptable" pour une journée qui devrait selon lui se concentrer sur les commémorations du 8-Mai.
"Un 8-Mai, la mémoire de Jean Moulin, près du fort de Montluc, c'est inacceptable", a-t-il déclaré. "C'est inacceptable quand on veut croire aux valeurs de la République. Pour la mémoire des hommes et des femmes qui ont souffert, qui ont été déportés, je dois dire que la dignité fait aussi partie des valeurs essentielles de la République."
"Demain, c'est le temps de la mémoire"
Le président du Sénat a estimé que les manifestations prévues par les syndicats n'avaient pas leur place au cours de cette journée de commémoration. "Il y a un temps pour tout", a-t-il ajouté. "Demain, c'est le temps de la mémoire, du recueillement et du rassemblement pour notre pays."
Un avis partagé par d'autres personnalités politiques, qui ont pointé du doigt les appels à manifestation prévus pour ce 8-Mai. Invité de l'émission BFM Politique ce dimanche, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a défendu l'interdiction de manifester prise par la préfecture du Rhône dans le périmètre de visite d'Emmanuel Macron.
"La liberté de manifester est totale dans notre pays. Elle n'exclut pas le respect de la capitulation de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945", a-t-il déclaré.
Des appels aux "casserolades"
Des appels à des "casserolades" avaient été lancés depuis jeudi en prévision de la visite d'Emmanuel Macron à Lyon, d'autant plus que d'autres membres du gouvernement sont attendus, comme le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles.
Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye sera également présent. Lui-même avait dû bouleverser le programme de sa visite à Lyon en avril dernier, en raison de la présence de manifestants.
Ce lundi, Emmanuel Macron doit présider une cérémonie en hommage à la Résistance française et à Jean Moulin à l'approche du 80e anniversaire de son arrestation par la Gestapo.
Vendredi, la préfecture du Rhône a ainsi annoncé la mise en place d'un périmètre de sécurité avec, notamment, l'interdiction des "cortèges, défilés et rassemblements revendicatifs". Ce dimanche, la CGT du Rhône a annoncé déposer un recours contre la mise en place de ce périmètre d'interdiction des manifestations, auquel le tribunal administratif de Lyon doit donner une réponse ce lundi dans la matinée.
L'intersyndicale Education du Rhône a par ailleurs d'ores et déjà annoncé un rassemblement à 14h ce lundi près du fort de Montluc, dénonçant l'interdiction de la préfecture comme "une entrave à la liberté de manifester". Le rassemblement est prévu "à l’angle de l’avenue des frères Lumière et de la Grande rue de la Guillotière".