Émeutes à Lyon: Doucet défend l'action de la police municipale, Wauquiez lui demande de "revoir sa position"

Face aux accusations de mise en retrait de la police municipale, l'édile a défendu les actions de ses fonctionnaires. Laurent Wauquiez demande au maire de revoir sa position sur les questions de sécurité.

Grégory Doucet défend une nouvelle fois sa police municipale. Ce vendredi au micro de BFM Lyon, l'édile a soutenu l'action de ses agents en affirmant que "beaucoup de rumeurs, de fausses informations qui ont circulé ont été transmises par certains ou certaines", dans le but notamment de l'atteindre.

L'édile regrette un manque de respect envers "des femmes et des hommes qui tous les jours au service de la collectivité, s'exposent et prennent des risques".

"Ce sont des gens au professionnalisme reconnu partout en France. La qualité de la formation, de l'organisation, de l'exercice est louée par l'ensemble de professionnels à travers le pays. Au nom du respect qu'on leur doit, je ne peux pas accepter que certains les dénigrent dans leurs propos", déclare Grégory Doucet, au micro de BFM Lyon.

"Les effectifs ont été doublés"

Mercredi, la région Auvergne-Rhône-Alpes, dirigée par l'élu (LR) Laurent Wauquiez, a estimé que la ville de Lyon portait "une très lourde responsabilité dans la dégradation des commerces". Une déclaration inchangée ce vendredi par le président de région puisqu'il a demandé à ce que "des conséquences [de cette affaire] soient tirées".

Pour rétablir les faits, Grégory Doucet tient à rappeler que "les effectifs ont été doublés" vendredi dernier. Tout d'abord, au sein de l'Hôtel de Ville, où "ils ont essuyé pendant plusieurs heures des tirs de mortiers". Ensuite, sur le pont Lafayette où les policiers municipaux ont été mobilisés afin d'éviter que les "émeutiers ne traversent et ne nuisent à la sécurité des gens qui se trouvaient sur les berges de Seine".

Au cours de cette intervention, Grégory Doucet évoque un policier blessé "à la main" qui à dû être "amené à l'hôpital" sans que ses blessures ne soient graves. Sur la presqu'Île, les policiers municipaux ont appuyé leurs collègues de la nationale et ont "arrêté un certain nombre d'émeutiers en récupérant des mortiers et des armes".

L'édile affirme que les effectifs ont également été doublés pour la soirée du samedi soir et qu'ils ont effectué la même tâche que la veille.

"Je veux qu'on tire les conséquences"

Grégory Doucet critique les personnes qui ont pu penser "que les policiers municipaux ont voulu être en retrait, caché ou retiré". "Ils ont été là pour les Lyonnaises et les Lyonnais", appuie l'édile.

De son côté, Laurent Wauquiez explique avoir "alerté" sur les questions de sécurité "depuis des mois à Lyon".

"Je ne veux pas faire de polémique, mais je veux qu'on tire les conséquences. On n'a pas équipé en caméras la ville de Lyon. Une caméra ça permet de détecter une voiture qui fait du trafic, ça permet de retrouver ceux qui ont cambriolé. Il y a eu une sous-estimation totale du sujet", critique l'élu.

Sur cette question d'anticipation, Grégory Doucet affirme que "prévoir tout ce qui pouvait se passer était mission impossible".

Wauquiez se dit "prêt à accompagner" Doucet

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes demande au maire de Lyon de "revoir sa position sur les sujets de sécurité": "les premières victimes de l'insécurité, ce sont les gens modestes".

"Les premières victimes de ce qu'il s'est passé, de ne pas engager la police municipale, ce sont les commerçants qui font vivre notre ville de Lyon, ajoute-t-il.

Laurent Wauquiez a réitéré sa proposition d'accompagnement dans l'installation des caméras de vidéo-surveillance. "Je lui retends la main: j'ai déjà annoncé plusieurs fois que j'étais prêt à l'accompagner sur un plan d'investissement sur les caméras de vidéo protection. La préfète elle-même a été choquée et a indiqué qu'il fallait réagir", affirme-t-il.

Et de conclure : "la sécurité c'est sérieux, et quand on est maire, c'est le premier devoir de s'occuper de ça".

Martin Regley Journaliste