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Tchétchénie: 19 personnes tuées dans des affrontements entre rebelles et police

L'immeuble en feu dans lequel les combats entre rebelles tchétchènes et forces de l'ordre ont eu lieu jeudi dans le centre de Grozny

L'immeuble en feu dans lequel les combats entre rebelles tchétchènes et forces de l'ordre ont eu lieu jeudi dans le centre de Grozny - Elena Fitkulina - AFP

Des rebelles du mouvement islamiste de "l'Emirat du Caucause" se sont retranchés jeudi dans une école et un immeuble en feu du centre de Grozny.  10 policiers sont morts.

Regain de violences en Tchétchénie après l'attentat sanglant du mois d'octobre. Dix-neuf personnes ont été tuées jeudi dans des combats entre rebelles tchétchènes et forces de l'ordre dans le centre de Grozny.

Les affrontements ont causé la mort de dix membres des forces de sécurité et en ont blessé 28 autres, selon les autorités russes, qui ont annoncé la fin de "l'opération anti-terroriste".

"Pas un seul ne sortira vivant"

Neuf insurgés tchétchènes ont aussi été tués au cours des combats, a indiqué un peu plus tôt le président Kadyrov, cité par l'agence de presse russe Interfax, sans préciser le nombre total des rebelles qui ont participé à l'attaque. Sur son compte Instagram, le président tchétchène Ramzan Kadyrov a indiqué que "six terroristes ont déjà été tués". "Pas un seul ne sortira vivant", a-t-il affirmé.

"Nous nous battrons jusqu'à la mort"

Les rebelles du mouvement islamiste de l'Emirat du Caucause ont dans la nuit revendiqué les attaques sur le site spécialisé kavkacenter, affirmant qu'ils agissaient sous les ordres de leur nouveau dirigeant, le cheikh Ali Abou Mouhammad. "De nombreux combattants sont entrés dans la ville", annonce un homme en tchétchène sur une vidéo postée sur le site. "Nous nous battrons jusqu'à la mort".

Selon le Comité national anti-terrorisme, les combats ont débuté à un rond-point de Grozny. Ils se sont ensuite poursuivis dans un immeuble en flammes abritant des médias locaux et dans une école. Il n'est toutefois pas possible pour l'instant de savoir si les rebelles visaient ces bâtiments ou s'ils ont simplement été obligés de s'y retrancher. De même, il n'est pas possible de dire si un groupe rebelle agit seul ou si plusieurs groupes agissent de concert.

Le dirigeant tchétchène a également indiqué que les rebelles, dont il n'a pas mentionné le nombre, étaient "lourdement armés".

Des rebelles dans les rangs de l'Etat islamique

L'attaque, qui a eu lieu à quelques heures d'un discours très attendu au Parlement du président russe Vladimir Poutine, est un revers pour son protégé Ramzan Kadyrov, qui dirige depuis 2007 d'une main de fer la Tchétchénie.

Théâtre de deux guerres avec la Russie dans les années 1990 puis au début des années 2000, la Tchétchénie a longtemps été l'épicentre de l'instabilité dans le Caucase du nord, avant de retrouver une certaine stabilité sous la main de fer de son président Ramzan Kadyrov, proche du Kremlin.

Mais début octobre la mort de cinq policiers, alors qu'ils empêchaient un jeune kamikaze de se faire exploser à l'entrée d'une salle de concert bondée, a ravivé les craintes d'un nouveau cycle de violences en Tchétchénie.

Nombreux dans les rangs du groupe Etat islamique (EI) implanté en Syrie et en Irak, les rebelles caucasiens semblent désormais appuyés dans leur lutte contre Moscou par des jihadistes de l'EI, qui ont diffusé début septembre sur Youtube une vidéo menaçant de déclencher une "guerre" en Tchétchénie.

M.G. avec AFP