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Syrie: des rebelles se filment en train de décapiter un enfant près d'Alep

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Des combattants rebelles syriens se sont filmés en train de décapiter un enfant, près d'Alep. La victime, présentée comme un enfant-soldat pro-Bachar al-Assad, n'avait pas plus de treize ans, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Une vidéo extrêmement choquante circule depuis mardi sur les réseaux sociaux. Des rebelles syriens s'y mettent en scène en train de décapiter un enfant, capturé près d'Alep, qu'ils accusent d'être un membre des brigades Al-Qods, des combattants palestiniens pro-Bachar al-Assad.

"Voilà ce qu’on fait de tes hommes Bachar. Bientôt, il ne restera plus personne à Handarat", vocifère le combattant après avoir exécuté le jeune garçon, selon des propos rapportés par Les Observateurs.

Handarat, une localité située au nord d'Alep, est le théâtre d'affrontements très violents entre rebelles et forces du régime syrien. La victime, présentée par ses bourreaux comme un enfant-soldat, aurait été enlevée dans le camp de réfugiés palestiniens installé à Handarat depuis 1962, selon un journaliste qui couvre les combats à Alep depuis 2012, consulté par Les Observateurs. Une information que l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne, n'a pas été en mesure de confirmer.

Un garçon qui n'avait pas "plus de 13 ans"

D'après Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, "le jeune garçon n'a pas plus de 13 ans". Selon lui, les auteurs de ce crime de guerre sont des combattants du groupe Noureddine Zinki. Proches des Frères musulmans, ces rebelles - qui se sont toujours proclamés modérés - ont été soutenus par l'Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar mais aussi les Etats-Unis, qui leur ont notamment fourni des équipements militaires. Le département d'Etat américain a très vite réagi, promettant que si ces exactions étaient confirmées, les Etats-Unis suspendraient leurs aides à ce groupe.

Mercredi, le groupe Noureddine Zinki, qui compterait entre 1000 et 1300 hommes, n'a pas nié que cette scène avait été filmée par ses troupes. Mais il regrette une "erreur individuelle qui ne représente pas la politique générale du groupe. Les personnes qui ont commis cette infraction ont été arrêtées et confiées à une commission d’enquête", est-il assuré dans un communiqué.

Un groupe déjà accusé de crimes de guerre

Dans un rapport publié début juillet, l'ONG Amnesty International accuse le groupe Noureddine Zinki de crimes de guerre, et recense "24 cas d’enlèvements par des groupes armés entre 2012 et 2016", ciblant notamment "des militants pacifiques, des enfants et des minorités religieuses". Entre 2014 et 2015, au moins cinq personnes auraient été torturées par ces rebelles sunnites et le Front Al-Nosra, affilié à al-Qaïda, et à d'autres formations salafistes.

C. P.