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Référendum en Turquie: polémique autour de bulletins de vote douteux

Des parisans du "Non" manifestent à Istanbul.

Des parisans du "Non" manifestent à Istanbul. - YASIN AKGUL / AFP

En Turquie, la victoire du "Oui" au référendum constitutionnel ce dimanche est vivement contestée par les partisans du "Non" et les observateurs européens. La décision, prise après le début du dépouillement, des institutions de compter comme valides des bulletins dénués du sceau du bureau de votes jette encore davantage de doute sur la régularité du processus.

Ce dimanche, en Turquie, le "Oui" à la réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président de la République a remporté une courte victoire, rassemblant officiellement 51,41% des suffrages exprimés. Le rapport des observateurs du parlement européen et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), rendu public ce lundi, a avancé que les deux camps n'avaient "pas bénéficié d'opportunités équitables". La mobilisation des moyens de l'Etat pour faire la campagne du "Oui" et les obstructions apportées à celle du "Non" étaient notées. Mais l'opposition au président Erdogan conteste le déroulement et le résultat du scrutin pour une autre raison également, explique Le Monde

Il est 17h30 ce dimanche et le dépouillement a commencé dans les bureaux de votes quand tombe une décision, lourde de conséquences, du Haut conseil électoral. Les bulletins dépourvus du sceau officiel du bureau où ils ont été versés dans l'urne pourront être comptés comme valides. Pourtant, la présence de ce sceau est en principe exigée par la loi. Les observateurs européens ont depuis posé que "ces modifications tardives dans la procédure de comptage ont supprimé un important garde-fou". 

Un recours a été déposé

Un consultant travaillant pour une ONG, également cité par Le Monde, a également déploré: "Il est impossible de savoir combien ont pu être mis dans les urnes et potentiellement en lieu et place d'autres bulletins". Pourquoi? Parce que non seulement ces bulletins ont été tenus pour valides mais, en plus, n'ont pas été enregistrés à part. 

Le principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), a déposé un recours ce mardi au Haut conseil électoral afin de demander officiellement l'annulation du référendum. Mais le régime de Recep Tayyip Erdogan est déjà sur la défensive. Après que le président a rabroué ce lundi les observateurs européens leur demandant de "rester à leur place", la Turquie a formellement rejeté l'appel émanant de l'Union européenne pour l'ouverture d'une enquête sur de possibles irrégularités lors du déroulement de la consultation populaire. 

R.V.