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"On ne sait rien": la famille d'un Français disparu le 7 mars en Nouvelle-Zélande lance un appel à l'aide

Eloi Rolland est âgé de 18 ans.

Eloi Rolland est âgé de 18 ans. - Facebook

Eloi Rolland, 18 ans, a été vu pour la dernière le 7 mars dans une gare du centre d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Sa famille, qui ne peut se rendre sur place en raison de la crise du coronavirus, en appelle aux autorités françaises, alors que la police locale reconnaît que les chances de retrouver le jeune Français sont de plus en plus minces.

Acte désespéré, mauvaise rencontre, accident... La police locale qui enquête sur la disparition d'Eloi Rolland en Nouvelle-Zélande assure que toutes les pistes sont à l'étude. Le jeune Français de 18 ans, en voyage d'études en Nouvelle-Zélande, a disparu le 7 mars dernier. Depuis, sa famille, restée en France, est sans nouvelles et en appelle aux autorités françaises pour appuyer les recherches de leurs homologues néo-zélandais.

"Il faut faire le maximum pour que les recherches continuent", plaide Aurore Rolland, la soeur du jeune Français, contactée par BFMTV.com.

Eloi Rolland a été filmé pour la dernière fois tôt le matin le 7 mars dernier par des images de vidéosurveillance à la gare de Britomart, dans le quartier des affaires à Auckland, puis à la descente du train à la station de New Lynn, en banlieue, à 18 kilomètres de son logement. Le jeune homme, grand et fin, portait alors une simple veste, un jean, des baskets et un sac à dos, peu chargé.

Une vaste zone fouillée

L'enquête sur cette disparition, prise très au sérieuse par les autorités locales, a permis d'établir, grâce à l'étude de la téléphonie, qu'Eloi Rolland aurait parcouru au moins 15 kilomètres à pied jusqu'à Piha Road, une route menant notamment à une plage réputée pour le surf. Le 20 mars, la police locale a d'ailleurs lancé un appel en direction des habitants de la zone.

"Nous exhortons également tous ceux qui ont une maison de vacances ou une maison inoccupée dans cette région à vérifier leurs propriétés pour repérer tout signe éventuel de présence d'Eloi", a indiqué le détective Callum McNeill, cité par le New Zealand Herald

Fouilles des jardins, des propriétés, mais également des buissons, des sentiers de randonnée, des plages et des cascades à proximité, de nombreuses recherches ont été menées pour tenter de retrouver le jeune homme de 18 ans arrivé en septembre dernier en Nouvelle-Zélande, où il est inscrit dans une école de langues pour apprendre l'anglais et réside en famille d'accueil. Il y a une semaine, la police néo-zélandaise, citée par le média en ligne Stuff, a reconnu que les chances de retrouver Eloi Rolland "bel et bien vivant devenaient malheureusement de plus en plus minces".

La famille appelle à l'aide

La famille d'Eloi Rolland n'a pas pu se rendre en Nouvelle-Zélande en raison de la fermeture des frontières à tous les non-résidents du fait de l'épidémie de coronavirus. Elle en appelle désormais aux autorités françaises pour aider à retrouver le jeune homme et savoir ce qu'il s'est passé. "Nous sommes à l'autre bout du monde, nous ne pouvons strictement rien faire, il faut que les autorités françaises se réveillent, que le gouvernement français ne nous laisse pas tomber", clame Ségolène Rolland, la cousine d'Eloi, contactée par BFMTV.com.

"Nous souhaiterions qu'il y ait une collaboration entre la police française et la police néo-zélandaise. Cette dernière l'a demandée, mais avec la crise du coronavirus, la France a refusé", explique Aurore Rolland, qui dit s'entretenir directement avec les autorités locales par email. Tout comme sa cousine, la jeune femme travaille dans le domaine de la santé.

"On comprend qu'il y a une crise sanitaire, mais on souhaiterait juste que des policiers français nous interrogent, ils ont peut-être des questions pertinentes auxquelles nous n'avons pas pensé", poursuit la grande soeur d'Eloi Rolland, qui en appelle à "l'empathie" des autorités françaises.

"Prolonger les recherches"

Un contact a été pris par les parents d'Eloi Rolland avec l'Elysée, mais qui n'a pas encore donné de suites. "Ils ont eu un retour d'un sénateur, il devait y avoir une conférence téléphonique mais depuis plus rien", regrette Ségolène Rolland. "La police néo-zélandaise a vraiment mis de gros moyens pour chercher Eloi mais il faut que l'enquête se poursuive, il faut se donner le maximum de chances de le retrouver, estime Aurore Rolland. Depuis le 6 mars, nous n'avons aucun élément nouveau, rien qui permet d'orienter l'enquête vers une hypothèse ou une autre."

Eloi Rolland, adepte de la voile et de la randonnée, avait avancé à la mi-mars son retour en France initialement prévu au mois de mai. Mais la famille ne croit pas à un suicide ou une disparition volontaire. "Il lui tardait de rentrer, il avait le mal du pays, ses amis lui manquaient, confie sa soeur. Il y avait des phases où il était déprimé, comme tout jeune à son âge, mais il n'était pas malheureux au point de se suicider." Sa cousine assure que le jeune homme allait beaucoup mieux avant sa disparition.

Le jeune homme a-t-il fait une mauvaise rencontre? "Au début, on pensait à tout évidemment, un suicide, une disparition volontaire, mais à ce jour, je pense qu'il s'est passé quelque chose, qu'il a fait une mauvaise rencontre", estime Ségolène Rolland. "Il y a beaucoup de choses que l'on ne sait pas, on ne sait rien, conclut Aurore Rolland. C'est difficile de rester sans réponse."
Justine Chevalier