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Norman Atlantic: "le feu s'est propagé en 5 minutes", selon des rescapés

Les rescapés du naufrage souffrent notamment d'hypothermie.

Les rescapés du naufrage souffrent notamment d'hypothermie. - Filippo Monterforte - AFP

Les passagers du ferry Norman Atlantic sont restés parfois jusqu'à 24 heures sur le bateau en feu avant d'être secourus. Certains d'entre eux sont revenus lundi sur l'évacuation et l'incendie, où huit personnes ont trouvé la mort.

Tous les passagers gardent le feu en tête. Vers 5h dimanche matin, un incendie s'est déclaré à bord du ferry Norman Atlantic. Sur BFMTV, un rescapé raconte: "On nous a dit il y a le feu, il y a le feu". En cinq minutes le feu s'est propagé partout. On n'a pas pu prendre nos affaires, on n'a rien pu faire", témoigne cet homme. Beaucoup de passagers, finalement évacués à la mi-journée, racontent avoir été réveillés par l'odeur de la fumée ou par l'équipage qui a alerté ses passagers.

A bord du bateau, plus de 400 personnes ont été prises au piège. Le feu se serait déclaré dans l'emplacement réservé aux véhicules alors que le ferry ralliait Patras en Grèce à Ancône en Italie.

La peur des passagers

Sur la chaîne Sky News, Nick Channing-Williams, un rescapé britannique, revient sur son calvaire. "Il y a eu des moments où j'étais absolument terrifié. Quand les flammes lèchent le pourtour du bateau et qu'il n'y a aucun signe d'aide, (..) vous vous sentez impuissant", raconte-t-il. Ce passager explique avoir aidé les membres de l'équipage pour tenter d'attacher le ferry aux remorqueurs.

Les conditions climatiques ont en effet rendu difficile le sauvetage. Le Norman Atlantic avait d'abord tenté de gagner le port de Brindisi, mais la manoeuvre est empêchée par la tempête. "On a passé des heures debout à attendre" raconte à RTL Olivier Croissard, l'un des dix Français à bord. "Le feu était partout en dessous de nos pieds, en pleine tempête. Les vagues étaient très hautes. Tout ce qui était sur le sol prenait feu. Chaque famille se protégeait comme elle pouvait, les uns contre les autres." Ce Français est resté près de dix heures debout sur un pont, avant d'être hélitreuillé.

Pas de mouvement de panique

Un autre français, Jean-Philippe Demarc expliquait plus tôt à Europe 1 avoir "très peur". Le passager interrogé se trouvait encore sur le bateau, et attendait d'être secouru. "Nous sommes frigorifiés, nous sommes très très fatigués", relate le naufragé. Pourtant, malgré la situation dangereuse, ce passager explique l'absence de "mouvement de panique" sur le bateau. "Personne n'a vraiment l'esprit à ça, parce qu'on tient à notre vie". D'autres passagers ont dénoncé le manque d'entraînement de l'équipage, les difficultés pour mettre les chaloupes à la mer et trouver des gilets de sauvetage.

Hypothermies et problèmes respiratoires

A la mi-journée ce lundi, le bateau a été complètement évacué. La plupart des rescapés sont indemnes, mais souffrent d'hypothermie ou de problèmes respiratoires. Mais huit personnes ont perdu la vie dans le naufrage du bateau. C'est le cas d'un passager grec, tombé du ferry et resté plus de quatre heures dans l'eau aux côtés de sa femme. "J'ai vu mon mari mourir", a-t-elle raconté à l'agence italienne Ansa. "J'ai essayé de le sauver, mais je n'y suis pas arrivée". 

Le parquet de Bari, en Italie, a ouvert une enquête criminelle pour tenter d'éclaircir les circonstances de ce drame. Le nombre de passagers est encore à confirmer selon le ministre italien des Transports. "Nous ne connaissons pas le chiffre définitif de passagers", a-t-il insisté. La liste d'embarquement faisait état de 478 personnes à bord mais 427 personnes, dont 56 membres d'équipage ont pu être sauvées. Selon le ministre des transports, il est toutefois "absolument prématuré" de parler de disparus. Les opérations de recherche continuent.

C. B avec AFP