Boko Haram revendique l'enlèvement de centaines de lycéens au nord-ouest du Nigeria

Quelques-unes des 57 lycéennes capturées par Boko Haram et ayant réussi à s'enfuir, photographiées le 2 juin 2014. (Photo d'illustration) - AFP
Boko Haram a revendiqué ce mardi l'enlèvement de plusieurs centaines de lycéens dans le nord-ouest du Nigeria, une annonce qui a "dévasté" leurs parents et pourrait marquer un tournant important dans l'expansion du groupe jihadiste.
Les autorités affirment que 333 adolescents sont toujours portés disparus depuis l'attaque de leur pensionnat à Kankara dans l'Etat de Katsina (dans le nord-ouest du pays), dans la nuit de vendredi à samedi.
Plus de 500 lycéens toujours introuvables
Dans un message vocal diffusé selon les canaux traditionnels du groupe jihadiste, un homme se présentant comme Abubakar Shekau, chef historique de Boko Haram, a affirmé que ses "frères sont derrière l'enlèvement à Katsina".
Le nombre de lycéens actuellement entre leurs mains n'était pas clair, certains d'entre eux ayant réussi à s'échapper lors de l'attaque et pouvant s'être perdus dans la campagne environnante au moment de leur fuite. Mais de nombreuses sources locales assurent qu'ils seraient plus de 500 à être toujours introuvables.
Ce mardi, des dizaines de parents s'étaient réunis non loin de l'école publique vide de Kankara, et attendaient à l'ombre d'un grand manguier et sur le pas de la mosquée, d'avoir des informations sur la disparition de leurs enfants.
"L'annonce de la revendication de Boko Haram a détruit tous les espoirs que j'avais de revoir mon fils bientôt", a confié à l'AFP un père de famille, se présentant par le seul prénom Ahmed. "Nous pensions qu'ils avaient été enlevés par des bandits qui auraient réclamé une rançon, mais maintenant que c'est Boko Haram, ça change tout", s'est-il désolé. "Nous sommes dévastés".
Des "discussions" en cours avec les kidnappeurs
Sur Twitter, le gouverneur de l'Etat de Katsina, Aminu Bello Masari, a assuré que des "discussions" étaient en cours avec les kidnappeurs "pour assurer leur sécurité et leur retour dans leur famille".
Plus d'une centaine d'hommes armés à moto ont attaqué cette école publique rurale et alors que certains lycéens ont réussi à s'échapper, d'autres ont été rattrapés, séparés en plusieurs groupes et emmenés par des assaillants, selon des témoins et des survivants contactés par l'AFP.
Bien que ce kidnapping de masse ait ravivé le spectre de l'enlèvement de Chibok en 2014, lorsque 276 jeunes filles avaient été enlevées en pleine nuit dans leur internat, il avait été d'abord été attribué à des "bandits" agissant à priori sans motivation idéologique ni religieuse. En effet, les kidnappings contre rançon sont monnaie courante dans cette partie du Nigeria, et des groupes armés terrorisent les populations, volent leur bétail et leur village pour des raisons financières.