La veuve d'Alexeï Navalny accuse Vladimir Poutine d'avoir "commandité l'assassinat" de son mari

Ioulia Navalnaïa, veuve d'Alexeï Navalny, en Allemagne le 19 avril 2024 - LUKAS BARTH / AFP
Ioulia Navalnaïa est catégorique. Revenant sur la mort de son mari, Alexeï Navalny, dans une prison de l'Arctique en février 2024, elle affirme ce mardi 22 octobre sur France Inter: "Dès le premier jour, j'ai dit qu'(il avait) été tué par Vladimir Poutine".
"Cela ne signifie pas (qu'il s'est) déplacé jusqu'à la prison au-delà du cercle polaire. Non, cela signifie que Vladimir Poutine a emprisonné une personne innocente et a créé les conditions invivables", explique-t-elle, avant d'insister: "Bien évidemment Vladimir Poutine est la personne qui a commandité et est responsable de ce meurtre, cet assassinat".
"Ce livre sera mon testament"
Principal opposant du président russe, Alexeï Navalny est décédé dans des circonstances floues, après avoir déjà été victime d'une tentative d'empoisonnement. Ses mémoires posthumes, intitulées "Patriote" paraissent ce mardi. "S'ils finissent par me liquider, ce livre sera mon testament", peut-on lire dans l'ouvrage, selon Radio France.
"Il était essentiel pour le régime (qu'Alexeï Navalny) se sente rejeté par tous", témoigne Ioulia Navalnaïa sur France Inter. Mais ce "n'est évidemment pas le cas", précise l'opposante de 48 ans, évoquant les innombrables lettres que recevait son mari avant son décès.
"Plus rien ne l'arrêtera"
"Même après sa mort, tout cela continue. Il y a énormément de partisans d'Alexeï Navalny. Et également en Russie, tous les jours, il y a des visites sur sa tombe. Sa tombe est recouverte de fleurs fraîches au quotidien", raconte-t-elle.
Ioulia Navalnaïa a été inscrite au registre des "terroristes et extrémistes" en Russie en juillet, peu après qu'un mandat d'arrêt a été émis à son encontre pour "participation à un groupe extrémiste". Vivant hors du pays, elle a annoncé lundi à la BBC qu'elle rentrerait en Russie et "participerait aux élections comme candidate" si le "régime" de Vladimir Poutine était un jour déchu.
Pour l'heure, elle dénonce ce "régime" qui "n'a pas vraiment de plan et pas vraiment de stratégie". "Il n'y a aucun moyen de prévoir qui sera attaqué la prochaine fois", dit-elle, parlant "de répression comme ça, au coup par coup".
Et de mettre en garde: "Il faut être conscient que le régime de Vladimir Poutine, après avoir commencé à persécuter ses opposants politiques, après avoir commencé la guerre, après avoir tué son principal concurrent, ne s'arrêtera plus, plus rien ne l'arrêtera."