Journées mondiales de la jeunesse: inquiétudes pour la sécurité cet été en Pologne

Un rapport officiel dénonce des risques pour la vie des participants aux Journées mondiales de la jeunesse, qui doivent se tenir au coeur de l'été prochain en Pologne.

Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), rencontre traditionnelle entre le pape et des centaines de milliers de jeunes catholiques venus du monde entier, censées se tenir entre le 26 et le 31 juillet dans les environs de Cracovie en Pologne, soulèvent de nombreuses questions. Un rapport rédigé par le Centre de sécurité du gouvernement, dont la presse locale se fait l’écho, met en garde les organisateurs des JMJ contre des "risques importants pour la vie et la santé des gens".

Ce document officiel pointe le danger d’un attentat durant l’événement. L’évacuation du site choisi, une plaine de 300 hectares située dans la localité de Brzegi, à 15 kilomètres au sud de Cracovie, semble de plus difficile à assurer compte tenu de sa situation géographique: la prairie est bordée à la fois par une autoroute et des fossés remplis d’eau. Près de deux millions de personnes sont attendues en juillet par les organisateurs.

La presse est alarmiste

La presse polonaise prête une attention soutenue aux conclusions de ce rapport. Certains médias, pourtant proches de l’Eglise, expriment même des réserves quant à la tenue de l’événement. Tygodnik Powszechny, un hebdomadaire catholique, appelle dans un éditorial à, au choix, repousser les Journées mondiales de la jeunesse à 2017, les organiser dans un pays plus sûr, ou le déplacer vers un site polonais moins vulnérable.

En Pologne, les médias sont dubitatifs quant à la capacité des services du gouvernement à assurer la sécurité des personnalités et des populations. En 2010, des négligences avaient entraîné un crash aérien, dans lequel le président polonais Lech Kaczinski avait perdu la vie. Dernièrement, c’est un pneu de la limousine présidentielle du chef de l’Etat Andrzej Duda qui a éclaté.

Les dirigeants des JMJ n'en démordent pas

La direction des JMJ demeure, quant à elle, confiante et se veut rassurante. Elle exclut pour le moment toute modification du programme. Les responsables ont ainsi expliqué dans un communiqué que certains des problèmes évoqués par le rapport n’existaient déjà plus. Le texte explique que le terrain de Brzegi est le seul à être assez grand pour accueillir les foules de participants.

L’absence de relief permet aussi une bonne visibilité. Le comité ajoute que que plus de six kilomètres d’asphalte viennent d’être construits, auxquels s’ajouteront des voies temporaires. L’armée doit aussi construire des ponts provisoires et condamner quelques fossés.

La dernière édition des Journées mondiales de la jeunesse s’était tenue à Rio de Janeiro en 2013, et avait attiré jusqu’à trois millions de personnes à la messe de clôture du pape François.

R.V (avec AFP)