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Jack l'Eventreur enfin identifié 126 ans après?

Gravure parue en 1888, dans The Illustrated Police News.

Gravure parue en 1888, dans The Illustrated Police News. - Domaine public

Par-delà la légende, qui était Jack l'Eventreur, tueur en série qui a terrorisé Londres à la fin du 19e siècle? Un auteur britannique affirme avoir percé le mystère, mais alors que son livre doit paraître mardi, ses révélations sont déjà contestées.

Jack l'Eventreur était un barbier polonais répondant au nom d'Aaron Kosminski, avance un auteur britannique, qui affirme avoir réussi à percer le mystère de l'identité du plus célèbre tueur en série de l'Histoire, grâce à des traces d'ADN.

L'identité du meurtrier fait l'objet de toutes les spéculations et des dizaines de personnes ont été soupçonnées, dont des membres de la famille royale et des Premiers ministres.

Mais dans un livre à paraître mardi, Naming Jack the Ripper, l'auteur-homme d'affaires Russell Edwards affirme qu'il n'y a plus de place pour le doute: le tueur serait Aaron Kosminski, un émigré juif venu de Pologne qui travaillait comme barbier, et déjà considéré comme l'un des principaux suspects.

L'auteur s'appuie sur des analyses ADN

Russel Edwards appuie sa thèse sur des prélèvements ADN effectués sur un châle provenant de la scène de crime de la quatrième victime du tueur, Catherine Eddowes, assassinée le 30 septembre 1888. Le vêtement aurait été à l'époque récupéré par un policier qui voulait le donner à sa femme, cette dernière refusant finalement de le porter. Le châle est ensuite resté en l'état, dans une boîte, avant de rejoindre le musée du crime de Scotland Yard.

Dessin d'Aaron Kosminski soupçonné par l'auteur Russel Edwards d'être le tristement célèbre Jack l'Eventreur qui aurait tué au moins cinq femmes à l'automne 1888.
Dessin d'Aaron Kosminski soupçonné par l'auteur Russel Edwards d'être le tristement célèbre Jack l'Eventreur qui aurait tué au moins cinq femmes à l'automne 1888. © Evans Skinner Archive - AFP

Les descendants d'Aaron Kosminski mis à contribution

Russell Edwards l'avait acheté lors d'une vente aux enchères en 2007. Des analyses ADN menées sur le vêtement puis comparées avec des prélèvements provenant de descendants d'Aaron Kosminski, permettent, selon l'auteur, d'affirmer qu'il était sur les lieux du crime. L'auteur a expliqué au Daily Mail avoir contacté le propriétaire pour s'assurer qu'il était bien le descendant de l'un des officiers de police présents sur la scène du crime.

Catherine Eddowes, 46 ans, avait été assassinée la même nuit que la troisième victime du tueur. Orpheline, cette femme, qui se prostituait occasionnellement, était mère de trois enfants. Son corps éviscéré avait été découvert à 1h45, la gorge tranchée, le visage mutilé.

Aaron Kosminski est né à Klodawa dans le centre de la Pologne en 1865. Sa famille s'était installée dans l'est de Londres dans les années 1880 et il vivait près des lieux où les crimes ont été commis, près des docks de la ville.

A peine publiée, la thèse de Russel Edwards fait toutefois déjà l'objet de critiques. Le livre ne fournit "aucune preuve", a ainsi souligné le professeur Alec Jeffreys, inventeur en 1985 de la technique d'analyse de l'ADN qui permet d'établir un profil génétique propre à chaque individu. Quant à Russel, il reste sûr de son fait déclarant Daily Mail: "Je suis submergé par le fait qu'après 126 ans, j'ai résolu le mystère."

D. N. avec AFP