Irak: le barrage de Mossoul, une prise stratégique pour les Kurdes

Un combattant kurde à une vingtaine de kilomètres de Mossoul, au Nord de l'Irak. - Ahmad Al-Rubaye - AFP
Dimanche, les forces kurdes, appuyées par l'aviation américaine, ont annoncé avoir repris le contrôle du barrage de Mossoul. Une nouvelle iqui n'est pas anodine, car le barrage est le plus important d'Irak. Il fournit de l'énergie et de l'eau à plus d'un million de personnes dans le nord du pays.
Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) s'en étaient emparés dix jours plus tôt, le 7 août. Ce revers est le plus important pour l'Etat islamique depuis que ce groupe ultra-radical a lancé le 9 juin une offensive fulgurante qui lui a permis de s'emparer de larges pans de territoire face à une armée en déroute.
Les intenses frappes américaines
Le président américain Barack Obama avait fait valoir que "la perte du barrage de Mossoul pourrait menacer la vie d'un grand nombre de civils, mettre en danger le personnel américain et les installations des Etats-Unis, y compris l'ambassade à Bagdad".
Conséquence, les Etats-Unis se sont lancés dans des frappes intensives sur le site. Dimanche, ils ont mené au moins 14 frappes aériennes près du barrage. Des véhicules armés et un check-point auraient été détruits.
Lundi, l'offensive a été poursuivie par les combattants kurdes et les forces irakiennes, toujours soutenus par les raids américains. Des équipes d'experts ont parcouru de leur côté le site à la recherche d'éventuels engins explosifs laissés par l'EI, après que le porte-parole irakien pour la sécurité, le général Qassem Atta, a confirmé la reprise totale du barrage. Une nouvelle également confirmée par Barack Obama lundi.
Un barrage indispensable au Nord du pays
Situé sur le fleuve Tigre, à quelque 50 km en amont de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, le barrage approvisionne en eau et en électricité la majeure partie de la région et est indispensable à l'irrigation de vastes zones de culture dans la province de Ninive.
D'une hauteur de 113 mètres, le barrage s'étend sur 3,4 km de long, selon un rapport du Bureau de l'inspecteur général pour la reconstruction de l'Irak, publié en 2007.