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Ferry Norman Atlantic: "on a vu la mort en face", témoigne un Français

L'incendie du ferry Norman Atlantic a fait 13 victimes.

L'incendie du ferry Norman Atlantic a fait 13 victimes. - BFMTV

Le ferry italien Norman Atlantic a pris feu dimanche en mer Adriatique. 13 personnes ont trouvé la mort dans l'incendie. Le sauvetage a duré de longues heures et s'est prolongé jusqu'à lundi midi. A bord du ferry, quelque 475 passagers dont dix Français. Deux rescapés racontent leur calvaire.

Après des heures de séparation, Jean-Philippe retrouve son ami Philippe Moyses. Tous deux sont des rescapés de l'incendie du ferry Norman Atlantic, qui s'est déclaré dimanche au large de la mer Adriatique. Pendant 36 heures, les deux amis sont restés sans boire et sans manger dans le froid, sur le pont du navire en perdition, attendant les secours. Au cours d'une journée de plus de 24 heures, une noria de navires et d'hélicoptères ont évacué des centaines de passagers et les 56 membres d'équipage. Les deux rescapés français ont le sentiment d'avoir échappé au pire.

"Là où on a eu le plus peur, là où on a vu la mort en face, c'est quand on était plus que trente", raconte Philippe Moyses au micro de BFMTV. Lors de l'évacuation, les femmes et les enfants étaient prioritaires. "On était trente sur le bateau, trente bonhommes. On avait l'eau à 2 mètres, dedans il y avait de l'eau dans certaines cales et le feu en dessous", décrit encore Philippe Moyses.

"Se jeter à l'eau en pleine tempête, c'est 50-50"

Le feu s'est déclaré à l'aube dimanche dans l'emplacement réservé aux véhicules, par une mer démontée et des vents violents, alors que le bateau assurait la liaison entre Patras, dans le sud-ouest de la Grèce, et Ancône, dans l'est de l'Italie. "Le bateau a commencé à pencher et on s'est dit qu'il allait commencer à couler", confie Jean-Philippe. "Le plus dur, c'était de se retrouver en pleine nuit dans l'eau", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas bon parce que même en se jetant à l'eau en pleine tempête, c'est 50-50. Deux jours debout sur le bateau, j'ai mal partout", confie Philippe Moyses. "En pleine tempête, vous vous cramponnez où vous pouvez".

"Ce matin, j'ai pleuré tout seul"

Les deux amis français ont l'impression d'être miraculés. L'incendie du ferry Norman Atlantic a fait 13 morts dont deux marins albanais venus secourir les passagers, victimes de la rupture d'un câble de remorquage pendant les opérations.

"Ce matin, je me suis levé, je me suis assis au bord du lit, et j'ai pleuré tout seul", a confié Philippe Moyses, plusieurs heures après son sauvetage.

Au total, 427 personnes, dont les 56 membres d'équipage, ont été sauvées des flammes. Le ferry, désormais vide de ses passagers, va être remorqué vers le port italien de Brindisi, à environ 40 milles, soit 75 kilomètres, du lieu de l'incendie.

Claudie Merot