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Un bataillon allemand en France, une première historique

Le ministre de la Défense allemand Karl-Theodor zu Guttenberg (au centre) et son homologue français Alain Juppé (à droite), lors de la cérémonie d'installation d'une unité d'infanterie allemande à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg. Ce

Le ministre de la Défense allemand Karl-Theodor zu Guttenberg (au centre) et son homologue français Alain Juppé (à droite), lors de la cérémonie d'installation d'une unité d'infanterie allemande à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg. Ce - -

par Gilbert Reilhac STRASBOURG (Reuters) - Les ministres français et allemand de la Défense ont présidé vendredi à Strasbourg la cérémonie...

par Gilbert Reilhac

STRASBOURG (Reuters) - Les ministres français et allemand de la Défense ont présidé vendredi à Strasbourg la cérémonie d'installation d'une unité d'infanterie allemande, une première dans l'histoire des deux pays.

Le 291e bataillon de chasseurs, déjà fort de 335 hommes basés à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg, mais qui en comptera 600 à terme, appartient à la Brigade franco-allemande dont toutes les unités étaient jusqu'ici stationnées en Allemagne.

Le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a souligné le caractère "historique" de cette implantation dans une ville "symbole de la réconciliation franco-allemande", qui fut l'un des enjeux des trois conflits qui ont opposé les deux pays entre 1870 et 1945.

"Ne parlons plus de réconciliation franco-allemande, elle est acquise depuis longtemps. C'est un signe de coopération et d'amitié", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Le ministre allemand, Karl Theodor Freiherr zu Guttenberg, a estimé que la coopération franco-allemande était "une plus-value au profit de toute l'Europe. Elle ne cesse d'être le point de départ de nouvelles impulsions".

Les deux ministres, arrivés ensemble de Fribourg (Allemagne) où se déroulait un sommet franco-allemand, ont passé les troupes en revue sous une pluie glaciale, dans le parc de l'Orangerie proche des institutions européennes.

L'implantation à Strasbourg de cette unité constituée pour l'occasion, avec des soldats de métier de la Bundeswehr, avait été annoncée en 2009 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

"UN HONNEUR", POUR SARKOZY

Le président et la chancelière ont salué l'événement à Fribourg.

"Pour nous, c'est un honneur que de recevoir des soldats allemands dans un cadre de paix sur le territoire de la République française", a dit le premier, tandis qu'Angela Merkel évoquait un événement d'une "très grande force symbolique".

Forte de 6.000 hommes, la brigade franco-allemande, née en 1989 d'une initiative lancée deux ans plus tôt par Helmut Kohl et François Mitterrand, est aujourd'hui placée sous le commandement de l'Eurocorps, lui-même basé à Strasbourg.

Au-delà du symbole, l'installation d'une unité allemande à Illkirch-Graffenstaden, où elle remplacera le 1er régiment du génie, récemment dissous, doit aussi à des opportunités d'aménagement du territoire.

L'invitation lancée à l'Allemagne répondait à la nécessité d'offrir des compensations aux collectivités locales du nord-est de la France, durement touchées par le programme de restructuration des forces armées lancé en 2008.

Les deux ministres ont d'ailleurs rappelé les contraintes budgétaires qui pèsent sur les budgets militaires.

"Si nous voulons maintenir nos capacités, développer notre base industrielle et technologique de défense, optimiser l'emploi de nos budgets respectifs et tenir nos engagements internationaux, nous devons travailler davantage ensemble", a affirmé Alain Juppé.

Edité par Yves Clarisse