Ukraine: après une réunion cruciale, l'opposition marque des points

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch avec les opposants Arseni Iatseniouk et Vitali Klitschko, lors d'une précédente réunion samedi 25 janvier. - -
Après les nouvelles violences qui ont secoué l'Ukraine ce week-end, c'était un peu la réunion de la dernière chance. Lundi soir, les trois principaux chefs de l'opposition ukrainiens et le président Viktor Ianoukovitch se sont de nouveau mis autour de la table pour tenter de stopper la crise qui secoue le pays.
L'ex-boxeur Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk, du parti de l'ex-Première ministre emprisonnée Ioulia Timochenko, et le nationaliste Oleg Tiagnybok participaient à la rencontre au siège de la présidence. Peu de temps auparavant, leurs formations politiques respectives avaient fait savoir dans un communiqué commun qu'elles étaient "prêtes à poursuivre les négociations".
Une stratégie payante. Si, lundi soir, Arseni Iatseniouk a rejeté la proposition du président Ianoukovitch de diriger le gouvernement, le pouvoir a consenti à abolir les lois "anticontestation" controversées votées le 16 janvier dernier, qui avaient eu pour effet la radicalisation du mouvement.
Loi d'amnistie pour les manifestants arrêtés
Pouvoir et opposition se sont également accordés sur l'adoption d'une loi d'amnistie pour les manifestants arrêtés - à la condition que soient libérés les bâtiments publics occupés, a indiqué la présidence tard lundi soir.
Avant la réunion, le climat restait tendu. Même si le calme était revenu sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la révolte à Kiev, l'opposition avait fait savoir que "la patience" des contestataires pouvait "atteindre ses limites à tout moment". Les opposants ont érigé à proximité des barricades, étendant un peu plus encore la zone qu'ils contrôlent autour de la place.
Les autorités avaient de leur côté temporisé. Le ministre des Affaires étrangères, Léonid Kojara, avait indiqué que le gouvernement n'avait "pas l'intention de décréter l'état d'urgence", comme il avait menacé de le faire.
Ashton à Kiev plus tôt que prévu
Cette réunion intervient en effet à la veille de l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement ukrainien, la Rada, sur la situation politique du pays: mardi, les députés sont susceptibles de voter des lois permettant de régler la situation.
Dans la soirée de lundi, la responsable de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton a également fait savoir qu'elle se rendrait dans le pays mardi, soit 48 heures plus tôt que prévu.