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Europe

Irlande: vers l'autorisation de l'avortement thérapeutique?

Le "Rally for Life", à Dublin, le samedi 6 juillet 2013. Près de 35.000 personnes auraient manifesté dans la capitale contre la nouvelle loi sur l'avortement.

Le "Rally for Life", à Dublin, le samedi 6 juillet 2013. Près de 35.000 personnes auraient manifesté dans la capitale contre la nouvelle loi sur l'avortement. - -

En Irlande, les parlementaires reprennent ce jeudi après-midi les débats sur une loi autorisant l’avortement lorsque la vie de la mère est en jeu. Le débat, relancé après la mort d’une jeune femme, suscite encore de vives émotions dans ce pays majoritairement catholique.

En octobre dernier, Savita Halappanavar, une jeune femme de 31 ans, décédait après qu’un hôpital irlandais lui a refusé l’avortement alors qu’elle faisait une fausse couche. Ce drame, relayé par les médias nationaux, a incité le gouvernement d’Enda Kenny a accélérer le processus législatif pour modifier les textes sur l’interruption de grossesse.

Le vote sur la nouvelle loi devait intervenir mercredi soir, mais les discussions se sont prolongées jusqu’à l’aube. Les débats ont donc repris ce jeudi.

Un avortement thérapeutique strictement encadré

La nouvelle loi autorise l'interruption de grossesse si la poursuite de celle-ci fait courir à la vie de la mère un "risque réel et substantiel" qui doit être certifié par les médecins. Par ailleurs, elle prévoit qu'en cas de risque de suicide de la mère, l'avis unanime d'un obstétricien et de deux psychiatres est requis. C’est cette dernière clause qui réveille les tensions: certains parlementaires craignent qu’elle n’ouvre la voie à un flot d’avortements.

Un gouvernement déterminé

En dépit de ces réticences, le nouveau texte devrait être adopté, le gouvernement de coalition disposant d'une large majorité et du soutien de certains députés de l'opposition. Le Premier ministre Enda Kenny a même imposé un vote favorable à ses troupes sous peine d'exclusion du groupe parlementaire (Fine Gael, centre).

Une détermination qui s’explique aussi par la pression de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). En décembre 2010, la juridiction avait condamné l’Irlande pour avoir interdit l'avortement à une femme en phase de rémission d'un cancer, qui craignait que sa grossesse n'entraîne une récidive de sa maladie.

S.L. avec AFP.