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Allemagne: des puces électroniques pourraient remplacer les dates de péremption

La consommation de certains produits, tel les fromages, ne pose pas de problème sanitaire.

La consommation de certains produits, tel les fromages, ne pose pas de problème sanitaire. - Julien - flickr - CC

Les dates de péremption des aliments sont-elles dépassées? Outre-Rhin, les autorités sanitaires envisagent de les remplacer par des circuits électroniques.

Vert, orange et rouge. Tout un chacun comprend ce signalement tricolore. D'après Economie Matin, l'Allemagne envisage d'utiliser des puces électroniques pour remplacer les traditionnelles dates de péremption sur les emballages alimentaires. Mais quel serait l'avantage de ce système? Le ministre de l'Alimentation et de l'Agriculture allemand a formulé un constat qui vaudrait aussi bien pour la France: 

"Nous jetons des tonnes de nourriture parce que les producteurs ont établi des marges de sûreté trop larges", dit le ministre allemand.

Le but premier serait donc de lutter contre le gâchis alimentaire qui en dépit d'un net recul de la faim dans le monde, reste une gabegie. Dans notre pays il serait de 20 par an et par habitant, selon le ministère de l'Agriculture.

"Si nous ne faisons rien, le gaspillage alimentaire représentera 126 millions de tonnes par an en 2020, contre près de 90 millions" actuellement", renchérit le commissaire européen à la Santé, Tonio Borg.

Des dates limites qui ne renseignent pas assez

Le principal défaut des dates de péremption est qu'elles n'éduquent en rien le consommateur à évaluer le risque alimentaire. Certains produits, comme les yoghourts peuvent être consommés bien après la date indiquée. Seuls le goût ou la texture rebuteront, mais sans menace pour la santé. A l'inverse, même cuit, un steak haché ne saurait être cuisiné après le délai passé, sauf à vouloir risquer l'intoxication alimentaire.

La réglementation française opère d'ailleurs le distinguo entre ces deux catégories de produits, mais encore faut-il le savoir. Sur son site, la DGCCRF rappelle la différence entre les DLC ou "date limite de consommation" qui "indique une limite impérative" et la DDM ou "date de durabilité minimale", quand la denrée perd en qualité, mais sans "pour autant constituer un danger pour celui qui la consomme". Ainsi, le "café qui perd son arôme", "les pâtisseries sèches qui perdent de leurs qualités gustatives"...

Des dates laissées au bon vouloir des industriels

Mais preuve que les industriels jonglent parfois comme ils l'entendent avec les dates de péremption, le différentiel entre les indications données en métropole et dans les départements, régions et collectivité d'outre-mer. Hors métropole, les délais de consommation de certains produits sont beaucoup plus tardifs. 

L'association de défense des consommateurs UFC Que Choisir avait mené l'enquête sur le sujet en juin 2014. Selon elle, sur 10 produits analysés, la date de trois d'entre eux était volontairement avancée.

David Namias