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Doigt d'honneur, insultes... la méthode du président philippin pour obtenir le respect de l'UE

Le président philippin était visiblement remonté contre l'UE

Le président philippin était visiblement remonté contre l'UE - RTVM/GMA NEWS

Alors que l'Union européenne a exprimé ses inquiétudes face à la campagne radicale que mène Rodrigo Duterte contre le trafic de drogue, le dirigeant des Philippines s'est fendu d'un doigt d'honneur en guise de réponse.

Après avoir traité Barack Obama de "fils de pute", le président philippin s'est de nouveau illustré par son élégance. Cette fois-ci ce n'est pas le locataire de la Maison Blanche qui était visé mais l'UE.

Rodrigo Duterte a demandé à l'Union européenne de lui montrer le respect dû à un dirigeant, ce mercredi lors d'une allocution face à ses troupes. Une demande qu'il a ponctuée d'un doigt d'honneur et d'un classieux "Allez-vous faire foutre", après les inquiétudes exprimées par l'UE à propos de la guerre sanglante que le chef d'Etat mène contre le trafic de drogue. 

"Même l'UE me gronde. Quand j'étais maire, ça passait. Mais c'est différent maintenant parce que je suis le président et je représente le pays. Je suis le président de la République . Pourquoi m'insulter? Pourquoi me maudire? Vous pensez que je suis votre subordonné . Voilà pourquoi je les envoie balader", s'est-il écrié.

Un sujet sensible qui irrite le président

C'est justement pour les mêmes motifs que le dirigeant philippin avait insulté le président américain, estimant que ce dernier risquait de lui "faire la morale" à propos des méthodes controversées utilisées dans sa guerre contre les stupéfiants. Et il avait également accusé l'ONU de faire "de l'ingérence dans nos affaires", quand l'organisation avait fait part de son inquiétude sur le sujet.

Lors de son accession au pouvoir le 30 juin dernier, Rodrigo Duterte a lancé une campagne punitive pour éradiquer ce fléau. Il a promis l'immunité aux policiers qui mettraient la main sur un trafiquant ou un utilisateur de stupéfiants, mort ou vif. Autant dire qu'il a accordé un permis de tuer les individus soupçonnés.

Depuis qu'il est à la tête du pays, au moins 3.800 personnes ont été tuées dans le cadre de cette lutte radicale contre les stupéfiants. 

Marie-Caroline Meijer