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Climat: 2015 l'année la plus chaude jamais enregistrée

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L'année 2015 a été de loin la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de températures en 1880, battant le record de 2014 et indiquant une accélération du réchauffement planétaire, selon les chiffres publiés mercredi par le gouvernement américain.

Le gouvernement américain a annoncé mercredi que 2015 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, un mois après la conférence sur le climat où les dirigeants du monde se sont engagés à agir contre le réchauffement climatique.

Les scientifiques américains ont diffusé leurs dernières données sur le mois de décembre 2015 à l'occasion d'une conférence téléphonique avec des membres de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) et de l'Agence spatiale américaine (Nasa).

Résultat: 2015 bat largement 2014, qui avait déjà été l'année la plus chaude enregistrée depuis le début des relevés de températures en 1880.

Augmentation record entre deux années

Pour l'ensemble de 2015 la température moyenne sur les terres et les océans s'est située 0,90 degré Celsius au-dessus de la moyenne du XXe siècle, soit le niveau le plus élevé dans les annales. Le précédent record, établi en 2014, a été battu de 0,16°C.

Il s'agit de la plus grande marge pour un record annuel par rapport à la précédente marque de référence. C'est aussi la quatrième fois qu'un record de température globale est battu depuis le début de ce siècle.

En guise de point final à cette année record, décembre a également été le mois le plus chaud jamais enregistré depuis 136 ans, montrent les données de l'Agence américaine océanique et atmosphérique.

Un homme sur la plage de   Brighton le 20 août 2015 dans le quartier de Brooklyn à New York
Un homme sur la plage de Brighton le 20 août 2015 dans le quartier de Brooklyn à New York © SPENCER PLATT, GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

"Nous sommes virtuellement certains que 2015 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée", a dit sans détour Jake Crouch, scientifique spécialiste du climat à la NOAA.

Des chercheurs d'un autre groupe, Berkeley Earth, qui rassemble des personnes souhaitant alerter sur les effets du changement climatique, ont également diffusé leurs résultats.

"Sans aucune ambiguïté, 2015 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée", affirme ce groupe. "Pour la première fois depuis le début des relevés, la température de la Terre est clairement 1°C au-dessus de la moyenne 1850-1900".

Le Berkeley Earth était pourtant plus prudent que la NOAA pour dire que 2014 avait été l'année la plus chaude: ces scientifiques indépendants avaient classé 2014 à égalité avec 2005 et 2010.

Une année importante

Mais cette fois, des températures record en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et dans certaines parties des Etats-Unis ne laissent pas de place au doute: "Cette fois il est clair que 2015 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, et de loin", a encore souligné Elizabeth Muller, directrice exécutive de Berkeley Earth.

Pour Berkeley Earth, 2015 dépasse 2014 de 0,14°C, selon les relevés de températures globaux au-dessus des terres et des océans.

Un terrain desséché le 23 octobre 2015 à Manaus au Brésil
Un terrain desséché le 23 octobre 2015 à Manaus au Brésil © RAPHAEL ALVES, AFP/Archives

Signe que la planète se réchauffe plus vite que jamais en raison des gaz à effet de serre rejetés dans l'atmosphère lors de la combustion des énergies fossiles, les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées sont toutes intervenues depuis 1998.

Le groupe Berkeley Earth a résumé cela de manière plus directe: la Terre est d'ores et déjà à mi-chemin de l'objectif fixé par les dirigeants du monde, de rester en-dessous d'une augmentation de 2°C des températures par rapport à l'ère pré-industrielle.

La Terre pourrait "dépasser ce seuil d'ici 50 ans", prévient Robert Rohde, scientifique de Berkeley Earth.

Les dirigeants du monde se sont mis d'accord le mois dernier lors de la Conférence sur le climat (COP21) à Paris pour prendre des mesures visant à contenir à 2°C l'augmentation des températures par rapport à l'ère pré-industrielle, un pas important pour tenter de limiter les effets du réchauffement.

Mais les Etats-Unis, un des plus gros pollueurs au monde, comptent toujours beaucoup de climato-sceptiques, notamment chez les élus du Congrès, qui doutent ou nient complètement l'influence de l'homme dans le changement climatique.

"Je pense que pour les futures générations 2015 sera vu comme une année importante mais pas décisive dans la lutte pour aligner les politiques avec la science", a estimé l'ancien astronaute et spécialiste du climat Piers Sellers dans un éditorial du New York Times il y a quelques jours.

la rédaction avec AFP