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Brésil: mission difficile pour Michel Temer, président à la place de Dilma Rousseff

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Michel Temer remplace Dilma Rousseff, suspendue en attendant son procès en destitution. Ce cacique de la politique brésilienne est un inconnu pour la communauté internationale mais les Brésiliens ont, eux, appris à le connaître. Et son impopularité n'est pas le seul obstacle qu'il aura à affronter.

Ce 12 mai, les sénateurs brésiliens ont voté en faveur de l’ouverture d’un procès en destitution à l’encontre de Dilma Rousseff pour maquillage de comptes publics. Ce scrutin écarte de fait la présidente du pouvoir en la suspendant de ses fonctions pour une durée de six mois. Six mois, c’est donc le bail minimal de son vice-président Michel Temer qui la remplace à la tête de l’Etat, à moins que Rousseff ne soit condamnée: auquel cas, il resterait en place jusqu’à 2018.

Certifié libéral

Michel Temer, qui n’a pas tardé à composer son gouvernement, a donné sa première allocution peu après l'annonce de cet événement: "Il faut rétablir la crédibilité du Brésil. Mon premier mot au peuple brésilien sera le mot 'confiance', confiance dans notre caractère, dans la vitalité de notre démocratie, dans la récupération de notre économie." 

Agé de 75 ans et vice-président depuis 2011, souligne Le Figaro, Michel Temer ne recueille que peu d’affection auprès des Brésiliens. Ceux-ci désapprouvent la volonté de cet homme, proche des cercles d’affaires, de revenir sur l’héritage social de la gauche. Car, cet ancien procureur de l’Etat de Sao Paulo se reconnaît avant tout à son programme économique très libéral. Cette ligne est caractéristique d’ailleurs du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), un mastodonte politique et partenaire obligé de toute coalition, qu’il dirige depuis 2001.

Vétéran de la scène politique brésilienne

D’origine libanaise, bien qu’il soit né au Brésil, Michel Temer entre en politique en 1987, en devenant député. Son long passé de parlementaire lui donne une grande maîtrise des arcanes du Congrès, une faculté précieuse dans ces temps socialement et politiquement troublés.

En effet, comme le rappelle Le Monde, remplacer Rousseff à ce moment de l’histoire du Brésil est une sacrée gageure tant les nuages se sont accumulés au-dessus du pays. Les citoyens sont exaspérés par une classe politique dont la corruption est de plus en plus patente (Michel Temer est lui-même cité dans l’affaire Petrobras), le chômage atteint des sommets (avec plus de 10% de la population active), la récession pèse lourdement avec -3,8%. En parallèle, l’inflation est à 9%. En termes de pourcentages, ceux de Michel Temer vont moins haut: les enquêtes d’opinion lui attribuaient 3% d’intentions de vote en cas d’élection jusqu'ici.

R.V