BFMTV
Russie

Russie : la mort d'un bébé suscite l'émoi national

BFMTV

La Russie a assuré ce vendredi au Tadjikistan que la justice mènerait à "son terme" l'enquête sur la mort d'un bébé tadjik enlevé par la police à sa mère pour être placé dans un hôpital après l'arrestation de cette femme sans papiers à Saint-Pétersbourg, ce qui avait provoqué une immense émotion dans les deux pays.

Ce bébé de cinq mois est mort dans un hôpital de la deuxième ville de Russie le 13 octobre quelques heures après avoir été enlevé à sa mère, une migrante tadjike vivant en Russie. Roustam Nazarov et Zarina Younoussova, des sans-papiers qui occupaient illégalement un logement du centre de Saint-Pétersbourg, avaient été arrêtés et convoqués au tribunal tandis que le bébé, après avoir passé une heure au commissariat, avait été hospitalisé. Ses parents avaient appris sa mort en venant le chercher le lendemain.

Sous couvert d'anonymat, des médecins ont affirmé à la presse locale que l'enfant était mort d'"une infection grave" et qu'il avait "des problèmes de santé". "Ce n'est pas une négligence, c'est un meurtre", a réagi sur son blog le député local du parti d'opposition Iabloko, Boris Vichnevski. "Des policiers n'ont pas le droit de prendre un bébé à sa mère (...) S'il avait besoin d'assistance médicale, on aurait dû les hospitaliser ensemble", a-t-il ajouté, précisant que la police avait même refusé à la grand-mère du bébé de le récupérer.

Boris Vichnevski a par ailleurs critiqué "l'absence totale de droits" des migrants illégaux en Russie, qui a selon lui joué un rôle tragique dans cette affaire. "Il faut mener une enquête honnête. Il est trop tôt pour l'instant pour parler de ces résultats", a pour sa part estimé Bakhtibek Berdov, représentant de la diaspora tadjike à Saint-Pétersbourg. Entre 800.000 et 1,6 million de Tadjiks travaillent en Russie, une manne financière indispensable à ce pays pauvre d'Asie centrale.

la rédaction avec AFP