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Russie

De "vraies chances" de désescalade dans la crise ukrainienne, selon Kiev

Un soldat ukrainien sur la ligne du front à Avdiivka, dans l'est de l'Ukraine, le 9 février 2022

Un soldat ukrainien sur la ligne du front à Avdiivka, dans l'est de l'Ukraine, le 9 février 2022 - Will VASSILOPOULOS © 2019 AFP

Seon le chef de la diplomatie ukrainienne, la situation reste actuellement "tendue, mais sous contrôle".

L'espoir d'éviter une guerre en Ukraine grandissait mercredi après l'intense activité diplomatique de ces derniers jours, qui offre de "vraies chances" de désescalade selon Kiev, le Kremlin comme les Occidentaux relevant de premiers signaux positifs.

"Aujourd'hui, il existe de vraies chances pour un règlement diplomatique", s'est félicité à Kiev le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, pour qui la situation reste "tendue, mais sous contrôle".

Les menaces de sanctions "sans précédent" en cas d'attaque de l'Ukraine par la Russie, ainsi que le dialogue international ces derniers jours pourraient éloigner le spectre d'une guerre en Europe, veut croire le gouvernement ukrainien.

"Il y a eu des signaux positifs"

Le chancelier allemand Olaf Scholz a fait lui aussi montre d'optimisme, saluant mercredi à les "progrès" nés de la reprise d'intenses échanges diplomatiques entre la Russie et les Occidentaux. "La mission est d'assurer la sécurité en Europe et je crois que nous y parviendrons", a-t-il ajouté.

La présidence française s'est également félicitée mercredi du fait que la tournée d'Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin ait atteint son "objectif" en permettant d'"avancer" pour apaiser la situation. Il s'agit désormais de "permettre à chacun de faire une pause et d'envisager les moyens de la désescalade (...) dans un moment de tensions croissantes" à la frontière entre la Russie et l'Ukraine, selon la même source.

"Il y a eu des signaux positifs quant à la décision de l'Ukraine d'agir uniquement sur la base des accords de Minsk, c'est un plus", a de son côté estimé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, évoquant les accords signés en 2014 et 2015 par Kiev et les séparatistes sous l'égide de Paris, Berlin et Moscou, qui visaient à mettre fin au conflit dans l'est du territoire ukrainien. "Mais nous n'avons pas entendu le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky dire qu'il était prêt à s'en occuper rapidement", a-t-il poursuivi.

Après un long face-à-face avec Vladimir Poutine lundi, Emmanuel Macron avait assuré avoir reçu des gages du président russe pour qu'il n'y ait pas d'"escalade" supplémentaire.

Les tensions géopolitiques toujours là

La Russie s'apprête à recevoir la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, pour un voyage de deux jours. Le Premier ministre Boris Johnson se rend quant à lui en Pologne, où le Royaume-Uni entend déployer des soldats supplémentaires.

C'est dans ce contexte qu'Olaf Scholz accroît son implication, en réponse aux critiques ces dernières semaines sur sa discrétion et une supposée complaisance à l'égard de Moscou. Après avoir accueilli mercredi la cheffe du gouvernement danois Mette Frederiksen, le successeur d'Angela Merkel recevra jeudi les dirigeants des pays baltes, voisins d'une Russie qui inquiète.

Malgré l'annonce de l'envoi de 350 soldats allemands de plus en Lituanie dans le cadre d'une mission de l'Otan, les réticences de Berlin à la livraison par l'Estonie d'armes allemandes à Kiev ont créé des crispations ces dernières semaines.

Une inconnue subsiste quant aux réelles intentions de Vladimir Poutine, qui n'a dit mot lundi des dizaines de milliers de soldats russes déployés aux frontières de l'Ukraine.

S. V. avec AFP