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Asie

Rohingyas en Birmanie: 164.000 personnes ont fui le pays selon l'ONU

Des rohingyas réfugiés dans un camp en juin 2015

Des rohingyas réfugiés dans un camp en juin 2015 - Chaideer Mahyuddin/AFP

En à peine deux semaines, 164.000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh.

En moins de deux semaines, 164.000 personnes, la plupart des musulmans rohingyas, ont fui les violences en Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin, a annoncé jeudi l'ONU, craignant une crise humanitaire. "On en est à 164.000" depuis le 25 août, a annoncé à l'AFP Vivian Tan, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Ces habitants fuient les violences dans leur région de l'ouest de la Birmanie depuis des attaques contre des postes de police, le 25 août dernier, par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), un organisme qui dit vouloir défendre les droits bafoués de la minorité musulmane rohingya.

Depuis, l'armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région pauvre et reculée, l'Etat Rakhine, poussant des dizaines de milliers de personnes sur les routes. Dernier bilan selon l'armée birmane jeudi: plus de 430 morts, principalement des "terroristes" rohingyas.

80.000 enfants souffrent de malnutrition

Outre le manque de vivres et d'espace dans des camps déjà surpeuplés au Bangladesh, l'état de santé des nouveaux réfugiés inquiète, en pleine saison des pluies. Certains arrivent blessés par l'explosion de mines sur le territoire birman.

Les ONG internationales comme le Programme alimentaire mondial (PAM) ne peuvent plus distribuer de vivres du côté birman, alors que dans cette région, plus de 80.000 enfants souffrent de malnutrition et 120.000 Rohingyas vivent dans des camps à Sittwe, depuis des violences interconfessionnelles en 2012.

Sur la scène internationale, les critiques se font de plus en plus vives contre Aung San Suu Kyi, la prix Nobel de la paix qui dirige de facto le gouvernement birman, pour son silence sur le sort de cette minorité.

Aucun journaliste ne peut s'y rendre de façon indépendante

Malgré des décennies de restrictions et de persécutions en Birmanie, où cette minorité musulmane est marginalisée et considérée comme étrangère, les Rohingyas n'avaient jusqu'à octobre 2016 que très peu recouru à la lutte armée.

Mais la donne a radicalement changé en octobre. Depuis, la région du nord de l'Etat Rakhine est bouclée par l'armée et aucun journaliste ne peut s'y rendre de façon indépendante.

S.Z avec AFP