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Corée du Nord

Corée du Nord : une fusée pour asseoir un régime

La fusée lancée par Pyongyang a frôlé le ciel sud-coréen.

La fusée lancée par Pyongyang a frôlé le ciel sud-coréen. - -

Le jeune dictateur Kim Jong-un a lancé un fusée de très longue portée vers le Sud. La communauté internationale dénonce une folie illégale.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence et à huis clos mercredi, a "condamné" le lancement d'une fusée par la Corée du Nord et décidé de poursuivre des tractations pour trouver une "réponse appropriée". Pour sa part, le jeune dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un a salué la "percée technologique" que représente ce tir réussi. Le but était pour lui d'affermir son autorité face aux "forces hostiles" et de réaffirmer son "droit légitime" à lancer des engins à des fins pacifiques.

Une réponse onusienne à deux étages

Selon des diplomates, les nouvelles discussions engagées mercredi pourraient déboucher sur un élargissement des sanctions qui frappent déjà Pyongyang, comme cela avait été le cas en avril lors d'un précédent tir, manqué celui-là, d'une fusée nord-coréenne. "C'est une approche en deux temps, la condamnation aujourd'hui est la réponse immédiate, la première étape", a expliqué un diplomate occidental.

Il n'a cependant pas caché que si les Occidentaux ainsi que Tokyo et Séoul poussaient à des "mesures fortes", la Chine, alliée de Pyongyang, serait difficile à convaincre. Pékin s'est associé à la condamnation émise mercredi mais pourrait user de son droit de veto au Conseil pour bloquer un texte aux conséquences plus sévères pour Pyongyang.

La Chine opposée aux sanctions

L'ambassadeur chinois Li Baodong n'a pas parlé à la presse après le Conseil. Dans sa première réaction au tir nord-coréen, la Chine avait soufflé le chaud et le froid, appelant Pyongyang à "respecter les résolutions" de l'ONU puis défendant son droit à explorer l'espace. Ce jeudi matin, Pékin martelait son opposition à toute sanction "radicale" contre Pyongyang.

>> Pékin opposera son veto à des sanctions "radicales" contre la Corée du Nord

Lors d'une visite au Pentagone de Qi Jianguo, chef d'état-major adjoint de l'armée chinoise, le sous-secrétaire américain à la Défense Jim Miller a souligné auprès de son hôte que le tir nord-coréen était "une violation claire" des résolutions de l'ONU, a annoncé le ministère américain de la Défense dans un communiqué.

Acte "hautement provocateur"

Pour Susan Rice, l'ambassadrice américaine à l'ONU le tir nord-coréen "montre qu'en dépit des exigences posées par le Conseil de sécurité, la Corée du Nord est déterminée à poursuivre son programme de missiles balistiques sans respecter ses obligations internationales".

L'ambassadeur sud-coréen Kim Sook, qui a été autorisé à assister aux consultations au Conseil, a réclamé devant la presse que "le Conseil agisse de manière rapide et forte". La réunion de mercredi s'est tenue à la demande des Américains et des Japonais, moins de 24 heures après le lancement de la fusée.

Le tir nord-coréen est considéré par les Etats-Unis et leurs alliés comme un nouvel essai de missile balistique à longue portée, alors que les résolutions 1718 (2006) et 1874 (2009) de l'ONU interdisent

Harold Hyman et AFP