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Amérique du Nord

Toronto: ce que l'on sait du suspect de l'attaque à la camionnette

Des policiers sur les lieux de l'attaque à la camionnette, à Toronto, le 23 avril 2018.

Des policiers sur les lieux de l'attaque à la camionnette, à Toronto, le 23 avril 2018. - Lars Hagberg - AFP

Lundi, une attaque à la camionnette a fait 10 et 15 blessés à Toronto, au Canada. Le conducteur du véhicule, qui a foncé de manière délibérée dans la foule, a pu être interpellé et identifié. Il a été inculpé de dix meurtres avec préméditation, ce mardi.

Ses motivations restent pour l'heure inconnues. L'homme qui a délibérément foncé dans la foule lundi à Toronto, faisant 10 morts et 15 blessés, a pu être interpellé et identifié. Ce mardi, il a été inculpé de dix meurtres avec préméditation. Si on ignore pour l'heure les raisons qui l'ont poussé à renverser des passants au volant d'une camionnette de location sur une rue très fréquentée du centre de Toronto, quelques éléments sur son profil sont d'ores et déjà connus.

Un homme de 25 ans, passionné d'informatique

Peu après son arrestation, survenue 26 minutes après l'attaque, le conducteur de la camionnette de location a été rapidement arrêté, et identifié comme Alek Minassian, un jeune homme âgé de 25 ans et originaire de Richmonds Hills en banlieue nord de Toronto, a indiqué la police canadienne, selon qui il s'agit d'un acte "clairement délibéré". 

Passionné d'informatique, Alek Minassian a été étudiant au Seneca College, une université publique de Toronto, de 2011 à 2018 selon son profil Linkedin. D'après l'un de ses camarades de classe cité par le quotidien canadien La Presse, le jeune homme venait d'achever un baccalauréat (un diplôme universitaire, au Canada) en développement de logiciels. 

Un message confus

Toujours selon La Presse, Alex Minassian aurait développé une application pour smartphones nommée "Toronto Green Parking Advisor", qui aide les habitants de Toronto à trouver des places de stationnement.

D'après le Journal de Montréal, le suspect aurait publié un message confus sur une page Facebook qui n'a pas encore formellement été identifiée comme la sienne, avant de passer à l'acte. Dans ce message, il faisait notamment l'éloge de l'auteur de la tuerie du 23 mai 2014 à Santa Barbara, en Californie, Elliot Rodger. Ce jeune homme de 22 ans, ouvertement misogyne et motivé par sa haine des femmes, avait tué six personnes avant de se suicider.

Plusieurs médias canadiens ont publié une capture d'écran du message affirmant notamment que "la rébellion des 'incel' a déjà commencé" et vouant un culte au masculinisme. Le terme "incel" est une abréviation anglophone pour "volontairement célibataire" et renvoie à des personnes animées d'un certain mépris des femmes, accusées d'être responsables de leur insatisfaction sexuelle. La police de Toronto a toutefois mis en garde: "Nous n'avons aucune évidence" démontrant formellement que le conducteur ne visait que les femmes, a déclaré l'enquêteur Gibson.

Des motivations inconnues

D'après plusieurs témoignages de ses camarades étudiants recueillis par la presse canadienne, Alek Minassian était un élève très intelligent. "Selon les interactions que j'ai eues avec lui, il m'apparaissait comme un homme très bien. Il était éloquent, respectueux et extrêmement intelligent. Il était toujours prêt à nous accorder de son temps pour nous expliquer certains aspects du contenu puisqu'il avait déjà de l'expérience", a ainsi expliqué un camarade, Alfred Yeung. D'après lui, rien ne laissait soupçonner chez l'étudiant de 25 ans qu'il puisse un jour commettre un tel acte.

Un avis partagé par un autre collègue de classe. "Il était un peu bizarre et ne s'intégrait pas complètement, mais il était intelligent et organisé. Personnellement, je ne l'ai jamais entendu parler de culture, de politique ou de quoi que ce soit du genre", a ainsi fait valoir l'un de ses amis d'école, cité par La Presse

Le mobile du suspect reste en effet inconnu pour le moment. Alek Minassian était d'ailleurs jusqu'ici inconnu des services de police et absent des services de renseignement, ce qui permet, selon le ministre de la Sécurité publique du Canada, Ralph Goodale, d'écarter la piste d'un acte de terrorisme.

A.S.