Pour Trump, la culture américaine est "mise en pièces" par les retraits de statues confédérées

Dans une série de tweets publiés ce jeudi, le président américain regrette les retraits de monuments confédérés, qui se multiplient ces derniers jours aux Etats-Unis. Pour lui, il s'agit d'une "mise en pièces" de la culture nationale.

Le président américain Donald Trump a estimé ce jeudi sur Twitter que la culture et l'histoire américaines étaient "mises en pièces" par les retraits de statues célébrant des personnages de la confédération sudiste, qui se sont multipliés ces dernières jours aux Etats-Unis, après les événements survenus samedi dernier à Charlottesville, en Virginie.

"La beauté qui est retirée de nos villes nous manquera terriblement"

"Triste de voir l'histoire et la culture de notre grand pays mises en pièces par le retrait de nos magnifiques statues et monuments", a tweeté Donald Trump, prenant ainsi position dans ce débat sensible qui a refait surface après les violences de Charlottesville, où des suprémacistes blancs s'étaient rassemblés pour protester contre le retrait d'une statue d'un général sudiste.

"La beauté qui est retirée de nos villes et de nos parcs nous manquera terriblement et ne pourra jamais être remplacée!", a-t-il ajouté, sans jamais utiliser le mot "confédéré".

Vrai débat

Une large majorité d'Américains voit dans ces monuments en hommage à la confédération d'Etats du Sud, qui a déclenché la guerre civile notamment pour défendre l'esclavage, la célébration d'un passé raciste.

D'autres défendent le droit du Sud à son histoire et estiment que les enlever revient à effacer un pan de l'histoire américaine. Mais des historiens soulignent que nombre de ces monuments ont été érigés pendant la ségrégation raciale ou en réaction au mouvement des droits civiques des années 1960.

Mardi, lors d'une conférence de presse houleuse depuis la Trump Tower à New York, Donald Trump avait déjà semblé donner raison aux défenseurs de ces monuments, même s'il n'était pas allé aussi loin.

"George Washington possédait des esclaves (...). Est-ce qu'on va enlever ses statues? Et Thomas Jefferson? Est-ce qu'on va enlever ses statues? Il possédait beaucoup d'esclaves", avait-il déclaré, en référence aux premier et troisième présidents des Etats-Unis, tous deux morts bien avant la guerre de Sécession (1861-1865).

Plusieurs statues ont été retirées ces derniers jours, notamment dans le Sud du pays, où il n'est pas rare de voir encore flotter des drapeaux confédérés. La controverse autour de ces drapeaux avait été ravivée en juin 2015, après le meurtre de neuf Noirs dans une église de Caroline du Sud par un suprémaciste blanc qui aimait poser avec. Un mois plus tard, cet Etat du sud-est décidait d'enlever ce drapeau de son parlement.

A.S. avec AFP