Première comparution d'Abou Hamza, à New York

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Le prêcheur islamiste radical Abou Hamza a comparu brièvement samedi devant un juge à New York, qui a ordonné son maintien en détention et l'a informé de l'inculpation dont il fait l'objet aux Etats-Unis, quelques heures après son extradition d'Angleterre.
Barbe et cheveux blancs, moignons dépourvus de prothèse aux deux bras, Abou Hamza, en tenue de prisonnier bleu marine et tête baissée, n'a pas dit un mot durant sa comparution, quelques heures après son arrivée à 2h40 (6h40 GMT) par avion à New York.
Onze chefs d'inculpation
"Vous avez le droit de rester silencieux", lui a déclaré le juge Frank Maas au début de l'audience, au tribunal fédéral de Manhattan, expliquant que cette brève audience avait notamment pour but d'évoquer ses "droits" et de "l'informer des 11 chefs d'inculpation" retenus contre lui.
Il les a ensuite sommairement résumés, avant une audience mardi, où elles lui seront formellement signifiées. Le juge a précisé qu'il serait maintenu en détention.
Ancien imam de la mosquée de Finsbury Park
L'avocate commise d'offfice, Sabrina Shroff, a demandé que soient rendues ses prothèses à Abou Hamza, ainsi que ses chaussures spéciales, sans lesquelles "il ne peut pas vivre de manière civilisée". Elle a aussi souligné qu'il souffrait de diabète et devait donc recevoir une alimentation adaptée.
Abou Hamza, 54 ans, l'ancien imam manchot et borgne de la mosquée londonienne de Finsbury Park aux prêches enflammés, a été extradé dans la nuit de vendredi à samedi avec quatre autres co-accusés, après une bataille judiciaire de plusieurs années. Il avait été inculpé en avril 2004 aux Etats-Unis, notamment d'activités terroristes et prise d'otages au Yémen en 1998.
Les co-accusés plaident non-coupable
Deux de ses co-accusés, extradés comme lui à New York, ont également comparu samedi après-midi devant le même juge fédéral à Manhattan. Adel Abdul Bary, un Egyptien de 52 ans, a plaidé non coupable, le deuxième, Khaled Al- Fawwaz, Saoudien de 50 ans, a refusé de plaider, son avocat invoquant des raisons de procédure.
Bary et Fawwaz sont accusés de complot avec Al-Qaïda en vue de tuer des Américains. Bary est en plus accusé de meurtres, pour les attentats contre les ambassades américaines de Dar-es-Salaam et Nairobi en 1998, qui avaient fait 224 morts, selon la justice américaine. Les deux derniers hommes extradés ont comparu devant un tribunal du Connecticut (nord-est) et ont tous les deux plaidé non coupable.